Carennac est située dans le département du Lot, en région Occitanie.
Carennac est situé à 50 km au nord-est de Gourdon. Au centre d’une région riche en curiosités naturelles et sites historiques d’un grand intérêt : à quelques kilomètres, le gouffre de Padirac et un haut-lieu de pèlerinage : Rocamadour.
Baigné par les eaux de la Dordogne, resserré autour d’un prieuré clunisien fondé au XIe siècle, le village a conservé son aspect médiéval.
Carennac : Prieuré-doyenné Saint-Pierre
La notoriété de Carennac repose sur la qualité reconnue de son patrimoine. Le site, le paysage, l’ensemble bâti en font l’un des « plus beaux villages de France ». La puissante abbaye de Cluny, en Bourgogne, préside à la destinée de ce bourg en y fondant un prieuré bénédictin en 1047, peu avant la mort du grand abbé Odilon. La prospérité du prieuré se concrétise en 1295 par son érection en doyenné. Le célèbre Fénelon en est le doyen de de 1681 à 1695.
Au cœur de la clôture monastique du prieuré, l’église Saint-Pierre, de la seconde moitié du XIe siècle, a été prolongée par un porche au milieu du XIIe siècle et son tympan illustre une des plus belles pages de l’art roman inspirée par l’art de Moissac. Le Christ en Majesté, dans une mandorle entourée du Tétramorphe, est accompagné des apôtres répartis sur deux registres, entretenant une conversation très animée. Au bas du tympan, une double frise grecque encadre des petits animaux familiers représentés d’une manière très naturaliste.
A l’intérieur de l’église, de la seconde moitié du XIe siècle, on remarque de nombreux chapiteaux ornés de quadrupèdes ou de masques humains et de motifs de palmettes et d’entrelacs.
Du cloître roman, il ne subsiste qu’une galerie, les trois autres sont reconstruites à la fin du XVe siècle après les désastres de la guerre de Cent ans. De cette fin de l’art gothique, dans la salle capitulaire, date également une remarquable Mise au Tombeau, jadis polychrome, particulièrement émouvante par l’expression douloureuse des personnages. La statuaire des chapelles de l’église, statués du XIVe et du XVe siècles, est également exposée dans cette salle. (In fiche signalétique de la ville)
Cluny en Europe
C’est en 909 ou 910 qu’est fondée l’abbaye bénédictine de Cluny, en Bourgogne. De centre de réforme d’importance régionale, elle devient une véritable Église (Ecclesia Cluniacensis) au XIe siècle : son réseau de plus de 1800 « lieux clunisiens » épouse en effet les dimensions de la Chrétienté, jusqu’à Jérusalem !
Cluny est un creuset de renaissance et de création sur les plans spirituel, artistique, social et économique. Elle accompagne et infuse le développement dé la société médiévale et marquera à jamais le continent européen de son empreinte. Ce rayonnement extraordinaire se traduit à Cluny par la construction de la plus grande église abbatiale de tous les temps, aux XIe-XIIIe siècle : la Major Ecclesia. L’Ordre de Cluny est supprimé à la Révolution française. (In fiche signalétique de la ville)
Carennac, site clunisien
Carennac conserve, comme des centaines d’endroits en Europe, la mémoire du rayonnement de l’abbaye de Cluny, entre le Xe et le XVIIIe siècle. Ici se trouve une parcelle de l’héritage de cette extraordinaire histoire européenne. Carennac est une étape du réseau des Sites clunisiens, Itinéraires culturel du Conseil de l’Europe. (In fiche signalétique de la ville)
Toponymie
Le toponyme Carennac est basé sur un nom de domaine gallo-romain issu du nom gaulois Caros qui devint Carennus. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun -āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes.
Sur les rives de la Dordogne, maisons renaissance aux fenêtres sculptées et aux toitures brunes s’enchevêtrent autour d’un prieuré clunisien du XIe siècle où vécut Fénelon.
En quelques lieux que j’erre, plus que tous les autres lieux, cet heureux coin de terre me plaît et rit à mes yeux (Fénelon, Ode à Carennac)
Histoire
Du temps où il se nommait Carendenacus, Carennac était un village médiéval rassemblé autour d’une église dédiée à Saint-Sernin et dépendant de l’abbaye de Cluny.
Sous l’impulsion de cette grande abbaye, la paroisse devint prieuré et entreprit la construction de l’actuelle église Saint-Pierre, édifice roman du XIe siècle.
Le château des Doyens, construit au XVIe siècle, abrita de 1681 à 1685 le célèbre François de Salignac de Lamothe, dit Fénelon, futur archevêque de Cambrai, qui choisit cet heureux coin de terre pour écrire Les Aventures de Télémaque.
Monument à Fénelon
La porte fortifiée donne accès à l’enceinte monastique.
Église Saint-Pierre
Très bel édifice roman doté d’un magnifique tympan du XIIe siècle.
Le tympan. Ce tympan s’inscrit sous de profondes voussures bordées d’une archivolte où courait jadis une file d’animaux dont il ne reste qu’un lion, un ours et un loup.
La représentation du tympan ne se rapporte pas à un thème iconographique précis comme le Jugement dernier ou l’Ascension. C’est une apparition symbolique du Christ à la fin des temps. Au centre, dans une mandorle, c’est-à-dire une gloire en forme d’amande, le Christ en majesté apparaît tenant le livre et bénissant le monde. Il est entouré des symboles des quatre évangélistes (le Tétramorphe) : l’ange de Matthieu, l’aigle de Jean, le taureau de Luc et le lion de Marc. Accompagnés d’anges se prosternant, les apôtres répartis sur deux registres entretiennent deux à deux une conversation animée. On reconnaît saint Pierre tenant les clefs au registre supérieur. Dans les écoinçons inférieurs, deux personnages nimbés, en buste, tiennent un livre ouvert. Probablement saint Saturnin et sainte Foy, tous deux vénérés à Carennac. Le cintre du tympan est souligné par un remarquable rinceau de fleurs et de fruits grenus, tandis que la base est bordée d’une double grecque encadrant des petits animaux familiers (canard, chien ou loup, belette, paon, poisson…) (In https://www.ladepeche.fr/2).
La coquille saint Jacques sculptée au pied du portail rappelle que Carennac est une grande étape de la Via Arvernha qui de la basilique romane Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand conduit à Saint-Jacques de Compostelle en Galice espagnole.
Le cloître
Son cloître, rebâti au XVe siècle après la guerre de Cent Ans, abrite dans sa salle capitulaire la fameuse Mise au tombeau, sculpture de la fin du XVe siècle d’une rare perfection.
Malgré les restaurations entreprises à partir de 1928 le cloître offre encore aux regards le charme de ses ruines. Il fut en effet profondément mutilé à la suite de la Révolution. Après un partage entre plusieurs propriétaires les galeries furent transformées en écurie, porcherie et grange, les remplages flamboyants démontés ou bouchés par du torchis, les piliers arrachés, les sculptures, clés de voûte et culots d’ogives, bûchées. C’est dans cet état de désolation qu’il fut sauvé d’une dégradation totale par les Monuments historiques.
Du cloître roman détruit probablement pendant la guerre de Cent ans ne subsiste plus que les arcades de la galerie nord supportées par des cotonnes jumelées ornées de têtes grossièrement sculptées ; les voûtes et les piliers d’angle ont été refaits lors de la reconstruction des trois autres galeries à la fin du Moyen Age. Ces trois galeries comportent chacune cinq travées voûtées d’ogives retombant sur des culots, très mutilés pour la plupart d’entre eux. On reconnaît cependant des figures de moines, agenouillés, prosternés ou lisant en chaire. Les arcades ouvrant sur le préau étaient jadis garnies d’élégants remplages dont ne sont conservés que quelques fragments.
A l’angle des galeries sud et ouest, une tour polygonale enferme un escalier en vis desservant les galeries supérieures. A son sommet se trouvait la salle du trésor comme l’indique l’acte de vente du prieuré à la Révolution.
Attenant aux galeries, subsistent quelques bâtiments monastiques : à l’est se situe la salle capitulaire et à l’étage se trouvait le dortoir des moines dont il ne reste que la porte ouvrant sur un étroit escalier en vis ; au sud, le réfectoire et le chauffoir restaurés récemment offrent encore des traces de peintures murales et conservent une belle cheminée.
La réalisation du cloître de Carennac peut se situer au début du décanat de Jean Dubrueilh (1478-1507 ). Il est l’œuvre d’un atelier qui a ensuite travaillé au cloître de Cadouin, puis à celui de Cahors. (In fiche signalétique de la ville)
Mise au tombeau : Pierre, taillée, XVIe siècle
Mise au tombeau sculptée dans la pierre de Carennac, vraisemblablement par l’atelier de Maitre Domenge et d’Antoine Constant, le gendre de Jean Dubrueilh, doyen de Carennac de 1478 à 1507, qui œuvraient à Brive à la fin de ce XVe siècle. Œuvre extrêmement émouvante où le pathétique est évoqué chez les personnages avec dignité et délicatesse.
Bas-relief : Pierre taillée, XVIe siècle
Au registre supérieur, les épisodes de la passion : La Cène, l’arrestation du Christ, Ecce Homo, la Crucifixion, la Résurrection.
Au registre inférieur, la Nativité : L’Annonciation, la Nativité, l’Adoration des bergers, l’Adoration des Mages.
Sainte Catherine ; L’Éducation de la Vierge
Vierge à l’Enfant : Albâtre, XIVe siècle ; Saint Léobon
À gauche, Vierge de Pitié : Pierre, taillée, XVe siècle
À droite, Saint Jean : Pierre, taillée, XVe siècle
Chapelle Notre-Dame
Cette chapelle plantée sur un jardin surélevé au milieu de Carennac date du XIVe siècle.
Carennac se situe sur la Via Arverna,
un chemin vers Compostelle
qui traverse le Massif-Central
au départ de Clermont-Ferrand
vers Cahors.
(https://via-arverna.org/via-arverna/)
Le saint Roch de Carennac en l’église Saint-Pierre
technique : sculpture
désignation : statue : saint roch
localisation : Midi-Pyrénées ; Lot ; Carennac
édifice : église
dénomination : statue
matériaux : bois : taillé, peint, doré
dimensions : Dimensions non prises
iconographie : (…)