La Canourgue

Aux portes de l’Aubrac et des Gorges du Tarn, La Canourgue s’ouvre sur la vallée du Lot. Son altitude est de 563m. La commune est située dans le département de la Lozère, aux confins des départements de la Lozère et l’Aveyron, en périphérie du Parc Naturel Régional des Grands Causses.
Développée autour d’un monastère au VIIe siècle toute la vie s’est organisée dés le Moyen Age.

Toponymie
Un collège de chanoines (IXème /Xème siècle) a donné son nom au village de La Canourgue (transformation depuis chanoine).

Lorsque l’on pénètre dans l’agglomération, on s’arrête sur une place traversée par la route. Cette place, le Pré Commun, a du charme avec ses deux rangs de platanes centenaires, sa fontaine et sa croix monumentale, ainsi que deux très belles maisons. L’eau a également généré une architecture particulière engendrant la création de canaux, ponts, béals, lavoirs…, La multitude de canaux justifient son surnom de “Petite Venise Lozérienne ». dés l’époque révolutionnaire.
Le bourg ancien se trouve derrière les maisons construites vers la fin du 18ème sur l’emplacement des remparts. On découvre un ensemble de maisons, pour la plupart du XVIème et XVIIème siècles.
Jusqu’en 1770 le bourg ne s’est développé qu’à l’ombre de ses remparts entre l’église et le château.
Autour de la ville s’étage d’anciens murets de pierre ou jadis on exploitait la vigne et la truffe.

La chapelle Saint-Frézal

A 10 mn du village, la Chapelle Saint-Frézal, romane, où coulent les eaux d’une source à laquelle on attribue des vertus pour guérir les maladies de peau.
Le lieu est célèbre pour avoir été le théâtre de bien des coutumes et des évènements à travers les âges : d’abord lieu de culte païen, puis christianisé, c’est jusqu’ici que le célèbre évêque Frézal porta sa tête après que son neveu, poussé par le démon, la lui ait tranchée. Le saint homme fut donc inhumé en ce lieu, où l’on édifia une chapelle, restaurée et reconstruite au fil des âges.
Son tombeau est toujours visible dans la chapelle. C’est un sarco¬phage d’origine romaine en forme de baignoire de grès blanc, élevé à la hauteur de l’autel par un support de maçonnerie, qui a été réem¬. Il fut visité à plusieurs reprises, pendant les guerres de religion, mais un squelette y repose bel et bien toujours. Il fut récemment daté au carbone 14 et autopsié. Le résultat concorde avec l’époque de la légende et plus étonnant encore, avec la raison de sa mort, même si il s’avère que l’homme ne serait pas mort décapité mais plutôt à la suite d’un coup violent sur la tête. Ainsi, il serait très probable que le tombeau soit bien celui du saint. Le sarcophage contenait également des coques de noix, des pièces de monnaie à l’effigie de Louis XI, de Louis XIV et de Louis XV et la mâchoire d’un jeune enfant.

Architecture de la Chapelle
La Chapelle est une construction romane du Xème ou du XIème siècle. Complètement ruinée, elle fût rebâtie au fil des siècles et restaurée récemment. Ainsi, le chevet et la nef semblent dater du XIIIème siècle, alors que la façade ouest semble être plus tardive et pourrait dater du 16ème siècle. L’édifice es d’une grande sobriété. Les murs sont percés de petites baies simples et renforcés par des contreforts très épais du côté Nord afin de protéger l’édifice des eaux torrentielles qui peuvent parfois battre ses parois. Son plan rectangulaire est composé de cinq travées de largueur inégales. La voûte en berceau brisé repose sur des doubleaux s’appuyant sur des pilastres. L’abside en cul de four est plus élevée que la couverture de la nef. On remarque des vestiges d’une ou plusieurs portes en plein cintre dans le mur sud, ce qui pourrait laisser envisager l’existence d’une construction attenante à la chapelle, sans doute un prieuré.

La collégiale Saint-Martin

La collégiale Saint-Martin était un monastère fondé certainement au VIe siècle dans le village de La Canourgue, aujourd’hui dans le département français de la Lozère. Il a été actif comme monastère jusqu’à quelques années de la Révolution française. La collégiale est devenue ensuite église paroissiale. Elle est désormais rattachée à la paroisse Saint-Frézal, l’une des cinq paroisses du diocèse de Mende.

Histoire

Un monastère est sans doute fondé au VIe siècle ou au VIIe siècle, si l’on en croit des monnaies frappées à cette période au village voisin de Banassac et portant la mention de Saint-Martin.
Sa fondatrice aurait été sainte Enimie, sœur du roi Dagobert.
Il assoit sa renommée au VIIIe siècle, et un collège de chanoines y est installé entre le IXe siècle et le Xe siècle. Au XIe siècle, pour éviter le relâchement dans le respect des règles monastiques, l’évêque Aldebert Ier de Peyre cède le monastère à l’administration de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. L’acte de cession est daté du 4 juillet 1060, et précise la présence de quatre églises dans le village, dont l’église conventuelle Saint-Martin.
Les moines de Saint-Victor ont donc sans doute du construire l’édifice actuel à partir de cette église, au XIIe siècle, l’une des plus grande du Gévaudan.
Son style est celui des églises auvergnates de pèlerinage : une longue nef centrale , séparée des deux nefs latérales par cinq ouvertures avec des arcs en plein cintre. La circulation des pèlerins autour du chœur est facilitée par un déambulatoire sur lequel s’ouvrent trois absidioles.
La collégiale a subi des dommages et autres déprédations de la part des Ligueurs et des Protestants et a été plusieurs fois remaniée au cours des ans. En 1670, le clocher-porche s’effondre, entraînant dans sa chute les deux dernières travées de la nef. Ces travées n’ont jamais été reconstruites, donnant à l’église un aspect carré.
Un peu avant la Révolution française, la vie consacrée au monastère est abandonnée. La collégiale devient alors église paroissiale.


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