Le port médiéval de Roscoff se trouve dans l’anse du Laber. Délaissé après une attaque anglaise lors de la guerre de Cent Ans, soumis à l’envasement et de plus en plus incommode pour des bâtiments au tonnage croissant, il est réaménagé dans l’anse du Théven où se situe actuellement le « vieux port », toujours actif ; ce dernier est déjà suffisamment aménagé pour qu’y débarque en 1548, la jeune reine Marie Stuart venue rencontrer son fiancé, François II. À cette époque, Roscoff est réputé comme « l’escale la plus commode du Conquet à Saint-Malo ». Une première jetée est construite au 16e siècle et achevée en 1650 ; le quai Tristan Corbière (le « vieux quai ») avec ses batteries de canon est achevé en 1743.
Le commerce prospère de Roscoff repose sur l’importation des graines de lin de la région de Riga en Lettonie : ces graines ensuite semées en Bretagne donnent un lin de grande qualité pour la confection de toiles. L’exportation de la production agricole locale prend son essor à la fin du 18e siècle, renforcée par l’arrivée du chemin de fer à Roscoff en 1883. Les équipements sont complétés en 1877 par la digue de Pen-Ar-Vil pour protéger le port de la houle d’est et par la jetée du « quai Neuf » qui permet la création d’un nouveau bassin et le phare en 1915. La construction de l’estacade en 1969 facilite rembarquement à marée basse pour l’île de Batz. Le quai aménagé en route et en parkings, qui longe le fond du port depuis les années 1970 complète enfin les équipements.
Le pourtour du port permet de lire toute son histoire : maisons d’armateurs et de négociants du 16e siècle, vestiges du système défensif composé par des batteries ou par le fort de Bloscon à la fin du 17e siècle, jetées et digues,
Abri du marin ouvert en 1909 (le seul de Bretagne Nord, attestant de la place de Roscoff comme escale sur les routes maritimes), abri du canot de sauvetage construit en 1866, ancienne criée désormais occupée par le centre nautique… Les chapelles situées au pourtourdu port ou à proximité de son ancien site témoignent de la dévotion des marins, tandis que leur décor, comme celui du clocher de l’église, fait une large place au patrimoine maritime (bas-reliefs présentant des bateaux ou canons de pierre pointant vers la mer…).
À la fin du 20esiècle, les contraintes du trafic maritime nécessitent un nouveau port qui se développe avec l’évolution des pratiques de pêche et l’explosion de la navigation de plaisance.
À l’est de la pointe de Bloscon, où demeurent les ruines du fort construit par Vauban et les viviers à crustacés créés par un mareyeur dès 1863, est aménagé entre 1970 et 1972 un port en eau profonde recevant les ferries (navires à passagers et à marchandises) de la compagnie Brittany Ferries, à destination de l’Angleterre, de l’Irlande et de l’Espagne, et qui autorise l’accueil de grands bateaux par un accès et un chargement aisés.
La proximité des lieux de pêche dans la Manche, le déplacement et l’agrandissement de la criée en 2003 assure au port de Roscoff une place majeure dans le commerce des produits de la pêche.
L’ouverture en 2012 d’un port de plaisance en eau profonde de 625 places, accessible 24 heures sur 24, complète l’ensemble portuaire de Roscoff en diversifiant l’offre. Ainsi peut-on, tout en longeant le littoral, lire les adaptations de ce port majeur aux différentes évolutions du monde maritime. In flyer touristique, OT)
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