La chapelle de Juhègues doit son nom à une colonie de Juifs qui était établie en ces lieux avant le IXe siècle ; de nombreux actes en font foi. Elle fut construite probablement par les religieux du monastère de Notre-Dame de Grasse, près de Castelnaudary (Aude). En 1011, d’après une bulle du Pape Serge IV, cet alleu passa au monastère de Saint-Michel de Cuxa qui avait ici des possessions. En l’an 1089, Eibrin Durand vendit à Raymond de Gozfred un alleu dans le comté de Roussillon « confrontant à Sainte-Marie de la Colonie juive et à Saint-Julien de Torreilles ». — Vers 1220, Juhègues appartient aux Templiers.
Cette chapelle a toujours dépendu de l’église de Saint-Julien de Torreilles. — En 1207, un certain Arnald, diacre de cette église est appelé chantre et, chapelain de Judégas. En 1638, le canonge Père Hilari (curé de Torreilles) construisit la maison de l’ermite et en 1639, la porte d’entrée surmontée de la croix en pierre, ainsi que le mur qui clôture la cour. — En 1793, douze habitants de Torreilles, au moyen d’aumônes fournies par toute la paroisse, achetèrent Juhègues à la nation.
Notre-Dame de Juhègues est toujours en grande vénération dans la Salanque et à Torreilles. Cette paroisse se rend en procession à la chapelle, plusieurs fois dans l’année. On y célèbre encore une neuvaine du 31 août au 8 septembre. Ce jour-là, une grand’messe et des vêpres solennelles ont lieu à l’Ermitage.
Des réparations importantes dûes à la générosité des habitants de Torreilles ont été faites à la chapelle en 1926 à l’occasion de la bénédiction d’une nouvelle cloche, cérémonie qui a été présidée, par Monseigneur de Carsalade du Pont, assisté du clergé de la Salanque.
Que Notre-Dame de Juhègues continue de répandre ses abondantes bénédictions sur Torreilles et sur les paroisses de la Salanque dont elle est la patronne. ((In fiche signalétique de l’église)