Saint-Pons Ubaye

Saint-Pons est située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Toponymie
Attesté dès le XIIIe siècle sous la forme Sanctus Petrus de Drollia ou Drolhe, puis au XIVe siècle (1351) sous la forme ecclesia Sancti Poncii, « Pontius » en occitan puis francisé en Saint-Pons.
Pendant la Révolution Saint-Pons s’est appelé « Jolival » et en 1793 « Bourdoux ci devant Saint-Pons » et prendra son appellation actuelle en 1801.

La tradition indique que Saint-Pons est le plus vieux village de la vallée de l’Ubaye avec Faucon de Barcelonnette (à l’est). Ces deux villages rivaux (Drolhe et Faucon) s’entendront pour passer un accord avec Raimont Béranger V pour construire une ville du nom de Barcelonnette, située contre ledit lieu de Faucon et celui de Drolhe en 1231.

Eglise Saint-Pons

L’église a été construite sur l’emplacement d’un couvent bénédictin du VIe siècle. Au XVe siècle, sous l’impulsion de l’Evêque d’Embrun, l’église est restaurée.


Eglise Saint-Pons : Au cœur du village de Saint-Pons-Ubaye se trouve l’église dédiée au Saint éponyme. C’est une des plus belles et plus anciennes de la vallée de l’Ubaye. Erigée sur les restes d’une chapelle bénédictine du VIème siècle, l’essentiel de sa construction remonte au XIIème, dans un style d’art « roman durancien » d’inspiration lombarde.

L’église possède 2 portails d’apparence identique.
Le portail ouest date du XIIème siècle, c’est par lui qu’on accède à l’intérieur de l’église ; situé sous un oculus caractéristique des édifices religieux alpins, il est fruste et sobre.
En revanche, le portail sud est beaucoup plus travaillé car très enrichi au XVème siècle. C’est par lui que se faisait l’accès au cimetière (aujourd’hui quasiment disparu) et les décorations ont trait avec le culte des morts : Saint Michel conducteur des morts, Lazare ressuscité, le Christ en croix…
Le Christ en majesté, montrant ses plaies est sculpté au centre du linteau. Les grandes lettres, d’une belle graphie datant du XIIIème siècle environ prouvent l’importance de l’écriture dès le Moyen Âge ce qui est rare.
Les 12 apôtres sont présents de part et d’autre du portail et supportent une fresque de « la nativité et adoration des Mages ». Cette fresque quasiment unique dans les Alpes françaises, doit sa survie à un porche à baldaquin aujourd’hui disparu. Très sûrement composée et peinte par Bourdichon (1457-1521) vers la fin du XVème, elle a été restaurée à plusieurs reprises, et notamment en 1908, par l’artiste local Jean Caire, dont les tableaux sont exposés au musée de Barcelonnette. L’artiste a fait preuve d’ingéniosité pour mettre en valeur la profondeur du paysage et maîtriser les contraintes du support (forme, surface réduite). L’utilisation de couleurs, augmentées d’or nimbant les coiffes des mages confirme la richesse des commanditaires et de la communauté.

La tour-clocher, est remarquable par ses proportions harmonieuses. Elle élève ses murs probablement privés de leurs bandes lombardes décoratives originelles. La flèche gothique en tuf et de forme octogonale est cantonnée de pyramidions, eux-mêmes surmontés de croix métalliques.

Les travaux de restauration de l’église réalisés de 2005 à 2018 ont permis de sauvegarder l’ensemble de l’édifice : toiture, façades, assainissement, mais surtout, ont révélé la présence de fresques murales intérieures de grandes beauté et qualité. Exécutées fin XVème, manifestement par un artiste italien, elles sont apparues sous plusieurs couches d’enduits qui les ont préservées jusqu’à nous. Les murs du chevet et de l’ancienne chapelle proposent au regard Sainte Catherine d’Alexandrie, Sainte Anne Trinitaire, Saint Benoit etc.
Des inscriptions en lettres gothiques, récemment déchiffrées permettent de dater avec certitude l’exécution de certaines d’entre elles.
L’ensemble de ces fresques est protégé par un magnifique plafond en croisé de voûtes d’ogive (autre élément gothique de l’église), rebâti après plusieurs incendies.

L’église a été classée aux monuments historiques le 31 octobre 1912.
La chaire en « damier » datant de 1699 est classée au patrimoine mobilier, ainsi que 3 tableaux dont un seul est restauré : celui de Saint Sébastien du XVIIème accroché sur l’un des murs intérieurs.

Saint Pons : est le fils d’un sénateur romain, né au IIIème siècle après J.-C. Il poursuit des études philosophiques et théologiques qui l’incitent à se christianiser. Pour échapper aux persécutions menées par Dèce, il fuit vers Cemele (Nice). Nommé évêque dans cette ville en 258, il subit le martyre et est décapité en 260 sur un rocher au pied duquel est construite la première abbaye portant son nom. C’est là qu’il est enterré.
C’est au cours des ses nombreux échanges et déplacements entre Nice et Embrun (important archevéché) que Pons évangélise la vallée et donne plus tard son nom au village.


Au dessus du village de Saint-Pons, subsistent quelques ruines de l’ancien hameau de « Puy Bas », d’où est originaire la famille Couttolenc. Parmi les nombreux descendants, Antoine quitte le hameau et se rend en Italie dans l’espoir d’une vie meilleure et choisit de s’établir à Bra.
Son nom est alors italianisé et devient « Cottolengo ».
Son arrière petit fils, Joseph, entre au séminaire puis est ordonné prêtre en 1811.
Il fonde en 1832 « la piccola casa della divina provvidenza » pour venir en aide aux plus démunis. Cette mouvance religieuse vit encore de nos jours et est implantée un peu partout dans le monde.
Les recherches généalogiques entreprises par la sœur Maria Térésa Colombo de Bra, voisine de la maison natale du Saint ont remis sur le devant de la scène la vie et l’œuvre de ce Cottolengo, dont la sainteté est proclamée le 29 avril 1934 par le Pape Pie XI.
Elles sont à l’origine de la signature du pacte d’amitié qui lie la ville de Bra (en Italie) avec Saint-Pons et donnent lieu à des manifestations communes.

L’église de Saint-Pons mérite largement l’intérêt qu’on lui porte. Remaniée et restaurée plusieurs fois au cours des siècles, elle a connu les épidémies de peste, les guerres, les assauts de Lesdiguières, la Révolution, des séismes, des incendies, la foudre mais grâce au Fil d’Ariane (association saint ponaise dont le but est la préservation et la restauration du patrimoine de la commune), aux diverses subventions et aux dons de généreux mécènes, plus que jamais elle continue d’afficher avec fierté sa force, son histoire et sa beauté.
(In fiche Sylviane Degiovanni, juillet 2022)

Façade ouest

Le portail est orné de trois voussures et deux tores, reposant sur des colonnettes, aux chapiteaux sculptés de figures naïves.

Façade sud

La nativité et l’adoration des rois Mages et des bergers
Fresque datée de 1500


A noter qu’il s’agit d’un des seuls tympans peints encore visibles dans son ensemble dans les Alpes françaises.
Sur le frontispice, l’image du Christ en majesté entouré de ses douze apôtres et une inscription en caractères gothiques.

Les apôtres avec leurs symboles
La voûte est construite en tuf
Les arceaux aux bases sculptés (de têtes humaines et d’animaux)
A gauche saint Pons evêque

Les fresques


Les liens italo-français
Dans l’église un arbre généalogique rappelle les liens étroits entre la ville de Bra à quelques kilomètres de Cuneo en Italie et Saint-Pons. Le Puy, hameau de Saint-Pons qui n’existe plus aujourd’hui est le berceau de Saint-Joseph Benoît Cottolengo, le saint italien appelé le Saint-Vincent de Paul de l’Italie auquel les piémontais sont très attachés.


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vendredi 14 août 2020
par  gs

Le saint Roch de Saint-Pons (Alpes de Haute Provence)

Le saint Roch de Saint-Pons en l’église Saint-Pons Saint Roch ; Saint Sébastien ; Saint Jacques le Majeur
Dénomination de l’objet : Tableau
Titre courant : Tableau : saint Sébastien entre saint Roch et un autre saint
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dimanche 7 juin 2020

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