Aubazine

Indifféremment orthographiée Aubazine ou Aubazines se situe dans le département de la Corrèze en région Limousin.

Aubazine (anciennement Obazine) tire son origine du monastère fondée par Etienne de Vielzot (Saint Etienne d’Obazine) au 12ème siècle.
Le monastère fut affilié à l’ordre de Cîteaux et un couvent de moniales fut ouvert, à côté, dans le village de Coyroux.
Les deux monastères ont existé jusqu’à la Révolution.

La façade est un clocher-mur limousin comportant un pignon triangulaire percé de 3 baies pour les cloches.

La nef comporte 3 travées. Elle est couverte d’une voûte en berceau brisée sur des arcs-doubleaux, bordée de bas-côtés voutés d’arêtes et les arcades reposent sur des piliers carrés flanqués de colonnes engagées.
Conformément au plan cistercien, le transept est aussi large que la nef, le chœur qui est peu profond et sans déambulatoire.
Le chevet polygonal est éclairé par 3 fenêtres à plein cintre.

Le mobilier rassemblé derrière la grille :
dans la double armoire murale :
. Châsse en émail de Limoges, 13ème siècle
. Châsse en cuivre doré, fin 19ème siècle contenant les ossements de Saint Etienne
à gauche de l’entrée de la chapelle :
. Statue de Saint Etienne, bois naguère polychrome, 17ème siècle (bois : taillé, peint, ciré ; revers évidé ; intérieur creux ; la statue monoxyle est évidée d’origine, comporte une base circulaire et présente quelques traces de polychromie et de préparation blanche ; le saint, debout, vêtu de la robe de moine, joint les mains et tourne la tête en levant les yeux)
. Crosse abbatiale – restitution : une section provient de la Sépulture du Saint
dans la chapelle :
. Autel du 12ème siècle, sur lequel ont été fixés les vestiges d’une Mise au Tombeau en calcaire polychrome du 15ème siècle, provenant des fouilles archéologiques (1985) de l’église du monastère féminin du Coyroux. Même atelier que la Vierge de Pitié du bras nord du transept.


La mise au tombeau de Coyroux (monastère de cisterciennes de Coyroux)
Mises au tombeau et Vierges de pitié illustrent l’un des aspects marquants de la sensibilité religieuse de la fin de l’époque médiévale. Le Limousin, et le Bas Limousin en particulier, dans la période 1470-1520, semblent avoir beaucoup prisé ce genre de représentations.
Classiquement, et ainsi qu’on peut le constater en se référant à la Mise au Tombeau de Reygades proposée ici à titre comparatif, de part et d’autre du tombeau sur lequel est placée la dépouillé du Christ, se tiennent, représentés de profil et en pied Joseph d’Arimathie (à la tête du Christ) et Nicodème, tenant dans leurs mains les extrémités du linceul ; à l’arrière du tombeau, cinq personnages : saint Jean et la Vierge, Marie-Madeleine et deux Saintes femmes, dont les statues, en trois quarts, sont posées de face et sur un socle, contemplent le Christ.
L’existence d’une Mise au Tombeau à Coyroux n’était pas connue avant la découverte qui en a été faite à l’occasion de la campagne de fouille de 1985. Les principaux éléments de statuaire en calcaire polychrome retrouvés à ce jour, et provenant, soit de la fouille de l’église, soit de patrimoines privés des environs, sont au nombre de six. Ils ont pu être identifiés comme suit (en allant de gauche à droite) : Joseph d’Arimathie (buste éclaté, seul conservé) ; Sainte femme (conservée intacte, chez des particuliers) ; saint Jean portant à son bras droit la couronne d’épines du Christ et soutenant sur sa gauche la Vierge (corps intacts mais décapités) ; Marie-Madeleine (corps presque intact, tête conservée mais brisée). A ces éléments s’ajoutent une tête masculine (conservée chez des particuliers) appartenant soit à Nicodème, soit à Joseph d’Arimathie, ainsi que des dalles de calcaire ayant constitué le placage du tombeau. En l’état actuel des découvertes, manquent encore le Christ, Joseph d’Arimathie, et la Sainte femme qui, symétriquement à saint Jean, soutenait également la Vierge.
Le classement de cet ensemble au titre des Monuments historiques est intervenu en 1987. La restauration a été réalisée en 1989 par Marie-Lys de Castelbajac, sous le contrôle technique de l’Inspection des Monuments historiques et avec la participation de la Conservation régionale des Monuments historiques du Limousin. (In fiche signalétique de l’église)

Tombeau de Saint Etienne d’Obazine, calcaire 13ème siècle

Tombeau en forme d’édifice surmonté d’un toit à deux rampants sculptés en demi-relief ; les pignons sont travaillés de la même manière ; quatre dalles de calcaire composent le toit, celle du rampant sud se termine en crête ; les montants sont également composés de quatre dalles, ils sont repercés d’arcatures ; l’ensemble repose sur un piédestal constitué par dix blocs de calcaire moulurés, prolongé par une base en granite
Ce monument funéraire combinant un tombeau architecturé et un gisant, a été probablement exécuté par les ateliers d’Ile de France travaillant pour Saint Louis.

Rampant nord : le registre est rythmé par six arcatures sous lesquelles s’inscrivent de gauche à droite : la Vierge à l’Enfant, saint Etienne d’Obazine avec des moines, des moines des abbayes filles, des frères convers (barbus), des moniales et des paysans ; rampant sud : on retrouve les mêmes groupes de personnages après la Résurrection des morts, certains sortent de tombeaux ; les crêtes sont ornées de feuilles de marronnier ; dans les écoinçons au-dessus des arcatures sont figurés des anges à mi-corps ; le pignon ouest est décoré d’oiseaux mangeant des glands sur un chêne, entre deux arbustes ; le pignon oriental représente un cep de vigne dont les fruits sont becquetés par des oiseaux ; chaque face du monument est sculptée de six arcatures à baie géminée et à remplage tréflé, les côtés en comportent deux ; les écoinçons sont décorés de feuilles, d’oiseaux et d’un masque à l’est.

Vierge de Pitié, calcaire polychrome, 15ème siècle

La Vierge est figurée bouche ouverte ; elle tient le Christ entre ses bras, les mains refermées autour de son torse ; elle porte un ample manteau et un voile décoré d’une bordure ; le Christ est coiffé de la couronne d’épines, il a une longue chevelure ; les traces de polychromie sont ocre et rouge.

Vierge à l’Enfant, calcaire, 14ème siècle

La tête de cette vierge a été volée en 2001

Armoire liturgique

Meuble à un corps comportant deux battants ; six montants formant pieds, dont deux médians ; à l’intérieur : cloison médiane et traces de rainures pour étagères ; meuble en chêne sauf les colonnettes rapportées sur les côtés ; deux serrures : les verrous sont ornés de têtes d’animaux forgées, décor gravé sur les guides ; 4 pentures droites, terminées en fleur de lys, pour la rotation des battants ; 2 pentures sur le montant médian de façade.
2ème moitié 12ème siècle, 1ère moitié 13èmee siècle (?)

A droite, détail
Stalles ; chêne : ciré ; limite 17ème siècle 18ème siècle
Détail : miséricordes
Peinture monumentale : Vierge de Pitié, 3ème quart 15ème siècle

La Vierge de Pitié est figurée au registre supérieur, elle est nimbée et joint les mains, un grand-voile à décor de quintefeuilles inscrits dans un réseau losangé l’enveloppe ; le Christ est doté d’un nimbe crucifère, il porte la couronne d’épines peinte en vert ; à gauche de la composition, figure un moine de petite taille, il est agenouillé en posture de donateur et présente un phylactère ; le sol est figuré par des feuilles sur tige peintes en vert ; dans les écoinçons supérieurs figurent deux anges volant dans les cieux et déployant des phylactères ; le registre inférieur est divisé en trois parties égales, chacune contient un saint avec sa crosse (saint Maur, saint Blaise et saint Antoine) sur fond de rinceaux ; les divisions sont peintes en rouge, le panneau est encadré d’une bande noire.
La peinture a été restaurée en 1975.

Coco Chanel

En 1895, Gabrielle Chanel, âgée de 12 ans, qui deviendra la célèbre Coco Chanel, est confiée avec ses deux sœurs, à un orphelinat installé au 19ème siècle dans les combles de l’abbaye.
Pendant 6 ans, elle y mènera une vie austère et rigoureuse qui marquera profondément le style révolutionnaire de la future styliste.
A 18 ans, Gabrielle sera confiée aux dames chanoinesses de l’Institut Notre-Dame de Moulins, où elle apprendra le métier de couseuse.
Le style de Coco Chanel Gabrielle est inspiré de ses souvenirs de l’abbaye pour créer des vêtements aux lignes épurées harmonieuses comparables à l’architecture et aux couleurs neutres des uniformes des sœurs et des pensionnaires.
On pense que les C entrelacés des vitraux lui auraient inspiré son Logo.


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mardi 15 septembre 2015
par  gs

Le saint Roch d’Aubazine (Corrèze)

Le saint Roch d’Aubazines en l’abbaye
technique : sculpture
désignation : groupe sculpté : saint roch
localisation : Limousin ; Corrèze ; Aubazines
édifice : abbaye
dénomination : groupe sculpté
matériaux : bois : taillé
structure : groupe relié ; revers ébauché
description : (…)

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dimanche 7 juin 2020

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