Montluçon

La commune de Montluçon est située au nord du Massif central dans la région naturelle du bocage bourbonnais. Elle est bordée au sud par les Combrailles. La faille du Cher prolonge les Combrailles à l’est Ces collines ont été formées à partir d’une collision continentale, vraisemblablement hercynienne, qui a structuré le Massif Central.
La ville est traversée par le Cher.
Le canal de Berry, suit le Cher en direction du nord. Il a été construit entre 1808 et 1840 et permettait le transport du charbon et du fer car le Cher n’était pas navigable. Le canal a été recouvert à la suite de l’aménagement du centre commercial et n’est visible que sur un kilomètre environ, au nord au niveau de la zone industrielle.


Toponymie
La première mention de la ville date du VIIIe siècle sous la forme latinisée Monslucii.
Elle est ensuite attestée sous la forme Monlucum aux alentours du XIIIe siècle, puis Montem Lucion en 1202, Montelucionis en 1216. On trouve ensuite au XIVe siècle Monluzcon, puis Montluzon, Monlicon, Mohlicon, Molicon, Mollicon, Moluccoz et pour terminer Moluçon
Montluçon se trouve dans le domaine de la langue occitane. Son nom en langue d’oc est toutefois identique à sa transcription en français.

L’origine mythique du toponyme Montluçon serait Mons Lucii « le mont de Lucius », car la ville aurait été construite par Lucius Appius, proconsul romain, lieutenant de la légion Octavia Augusta, explication reprise par des ouvrages non spécialisés en toponymie ou en linguistique historique comme des monographies historiques anciennes, des guides touristiques ou certains sites internet amateurs. Ce genre d’explication n’a pas d’appui en toponymie, puisqu’aucun nom de ville gauloise n’a jamais été composé à partir du nom d’un proconsul romain, selon ce mode de composition Mont- + autre élément et que la plus ancienne attestation du nom date du Moyen Age.

Cette ville fortifiée était autrefois stratégique car elle se situait à la frontière de deux grandes entités. Elle a d’abord été réunie à la seigneurie de Bourbon qui devint plus tard duché puis rattachée à la couronne de France en 1531. Située dans l’Ouest de cette région, elle fut longtemps rivale de Moulins, qui était une ville bien plus peuplée et influente. Elle connut un essor à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l’activité industrielle s’y développa grâce à l’activité du canal de Berry et la présence de houille dans la région.

Des traces d’occupation humaine datant de la Préhistoire ont été retrouvées aux alentours de la commune.
Aux Périodes gallo-romaine et mérovingienne. Le sol était disputé par plusieurs peuples dont les Arvernes. Après la défaite de Vercingétorix et la conquête de la Gaule, Montluçon devient un important point stratégique. Les colonies romaines s’installent sur le site et édifient un castrum pour surveiller le comportement des Arvernes. Montluçon devient un lieu de passage.

A la suite du déclin de Rome, plusieurs peuples venant de l’est ruinent et pillent la région du Cher. Après l’invasion des Normands au Xe siècle, la ville doit pouvoir se défendre, c’est ainsi qu’apparaît la seigneurie de Montluçon qui devient bientôt la rivale de la baronnie de Bourbon.

Le Bourbonnais a acquis Montluçon au XIe siècle.

Le seigneur de Montluçon le plus célèbre a été Odon qui fit construire des remparts et un donjon pour défendre les habitants. Après sa mort en 998, les religieux venus d’Évaux les Bains construisent l’église Saint-Pierre dont les travaux s’achèvent au milieu du XI siècle. Montluçon est ensuite divisée en deux paroisses. Odon n’ayant aucun descendant, c’est donc son frère Hugon qui lui succède. A la mort de ce dernier, n’ayant pas d’enfant non plus, c’est son neveu Archambaud II qui devient seigneur, réunissant ainsi les seigneuries de Montluçon et de Bourbon.

Au XIIe siècle, les Anglais font le siège de la ville car elle a une bonne situation mais les Montluçonnais gagnent. Les Anglais font un nouveau siège en 1170 mais cette fois-ci, ils parviennent à entrer dans la ville en 1171. Ils l’ont occupée pendant dix-sept ans jusqu’à l’arrivée de Philippe Auguste. En 1202, le roi donne la seigneurie de Montluçon au sire de Bourbon, la réduisant à une simple châtellenie. Au XIIIe siècle, le seigneur Archambaud VIII, ayant besoin d’argent, fait une charte aux bourgeois de la ville. Le 27 décembre 1327, la sirerie de Bourbon devient duché. En 1356, les Anglais, dirigés par le Prince Noir, prennent et reprennent les châteaux du Bourbonnais. Ils repartent en laissant derrière eux la peste noire, qui décime une partie de la population.

Château des ducs de Bourbon

Au XIIIe siècle, Louis II, duc de Bourbon, fortifie la ville compte tenu de l’importance stratégique qu’elle a prise. Il relève les murailles, creuse des fossés par les eaux de l’Amaron et construit quatre portes pour entrer dans la ville. Il restaure le château et l’église Notre-Dame. Louis II de Bourbon meurt le 10 août 1410 dans le château.
En 1531, la ville est rattachée à la couronne de France en même temps que le duché suite à la confiscation des terres du duc Charles III.

Tour de l’horloge avec sa galerie à colombages aux hourdis de briques rouges et noires délitées.

Au hasard des rues

  • Fontaine : Place Saint Pierre.

« Le nez des lions tu mouilleras
Bonheur toute l’année tu auras »

Arc du XIIIe siècle à l’époque où la fontaine était couverte en « fontaine-grotte » ?

  • Maisons sur poteau cornier.

    A gauche, place Saint Pierre
    A droite, rue des cinq piliers.

  • Statues


Parfois, au coin d’une rue, un socle supporte une statue qui surplombe la rue.

Montluçon, eut à faire face à plusieurs épidémies de peste. C’est pourquoi on rencontre plusieurs statues de saint Roch protecteur des pestiférés.
On pense qu’il existait à Saint Pierre de Montluçon, une confrérie de Saint Roch, s’il on en croit le texte suivant puisé dans le livre du Chanoine Clément : "Montluçon et ses richesses d’art, 1932" (page 180).

« La confrérie paraît avoir été érigée à l’occasion de la peste qui sévit en 1517. Elle avait doté l’église paroissiale d’une statue, et en avait placé une autre à l’angle de la rue Saint-Roch et de la rue de Saint-Pierre, sous une niche élégante qui abrite encore une image du saint. Dans l’église la messe de la confrérie était sonnée par une petite cloche (diam. 0m,18 et haut. 0m,16) portant l’inscription : Sancte Roche, ora pro nobis / 1624 / Demongeot f (ecit). Le 16 ventôse an III (6 mars 1795) Pailheret, receveur de la confrérie, faisait le dépôt, à la municipalité, de son livre de comptes (187, 165) »

Impasse de l’Ecu

Au Moyen Age, existait, au faubourg des Cordeliers, l’église des Franciscains et à l’intérieur des murs, on trouvait la grande collégiale Saint Nicolas ainsi que deux églises : Notre Dame, l’église des hauts quartiers et Saint Pierre, la paroisse des artisans établis au voisinage de la rivière et du pont qui franchissait le Cher.

Eglise Saint-Pierre (XIIe)

Edifice roman.

A gauche, rue des artisans : au fond entrée et clocher de Saint-Pierre.
A droite, transept sud et clocher rue des Cinq Piliers.

A l’intérieur

  • Nef et absides

    A gauche, nef centrale et abside romanes.
    Le vaisseau de la nef est surprenant par sa largeur. Il n’est pas voûté mais couvert d’une charpente du XVe. Les tirants sont sculptés de moulures et de rosaces sur leur face inférieure.
    A droite, chapelle gothique et arcades des absidioles.

  • Mobilier
    • Croix

      A gauche, le Christ en croix (XVe) en pierre.
      La croix écotée présente à son pied deux têtes de mort. Le support de pierre est orné d’un écu aux trois roses.
      A droite, Croix de chemin, dressée au carrefour voisin de la porte Saint Pierre.

    • Retable de la chapelle de la vierge.

      Bois peint et doré (XVIIe siècle) De part et d’autre, deux grandes statues de saint Bernard et saint Dominique. Entre deux colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens : l’autel. Le tabernacle est encadré de niches à colonnes torses surmontées de bustes reliquaires.

    • Statues

      A gauche, Sainte Madeleine (fin XVe) Ecole Michel Colombe.
      A droite, Sainte Barbe.

    • Dans un enfeu, une Vierge de Pitié (XVe)

Les Hauts Quartiers

Eglise Notre Dame

Reconstruite dès la fin du XIVe, elle était un prieuré relevant de l’abbaye bénédictine de Menat au diocèse de Clermont en Auvergne. Son plan est apparenté aux églises du midi de la France.

  • Mobilier
    Notre Dame de Montluçon (XVIIe)
    • Statues

      A gauche, Saint Jean le Baptiste tient le Manuscrit de la Loi de Moïse dans la main droite et un agneau sur le bras gauche. « Je suis l’agneau de Dieu ».
      A droite, Pietà (XVe).

      Jésus assis (Fin XVe), mains liées, yeux clos, visage serein

      Place Notre Dame

Au hasard des rues

Décor d’une porte (1848)

Symbole maçonnique. Dignité de Rose Croix du propriétaire de la maison.


Portfolio

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mardi 12 juin 2012
par  gs

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