Gannat

Les hauteurs à l’ouest de Gannat, bordaient le lac tropical qui couvrait la Limagne, si bien que l’on découvre des multitudes d’ossements fossilisés.

Gannat est une très importante localité pour la paléontologie.
Les chantiers autoroutiers sur le territoire gannatois ont permis de découvrir plusieurs industries sur galets de quartz qui feraient remonter le peuplement de la région autour de huit cent mille ans.

Après la résistance des Gaulois à Gergovie puis la défaite de Vercingétorix à Alésia en 52 avant J.-C., les Gannatois ont dû recevoir les Romains fort intéressés par les richesses de la Limagne. Ces derniers développèrent l’espace cultivé par le drainage du sol, notamment dans les terres marécageuses du Petit-Marais.
Les Gaulois se sont "romanisés" peu à peu et l’on peut voir de nombreuses structures gallo-romaines dans plusieurs communes. Des artisans fleurissent çà et là pour satisfaire la demande romaine. Ainsi a-t-on découvert, avec une trentaine de moules, des vases, un four et deux officines de potiers, dont l’activité remonte au début du Ier siècle apr. J.-C. Les matériaux de construction sont importés et échangés contre la production locale artisanale ou agricole.

Chef-lieu de canton, sous-préfecture jusqu’en 1926, avec une population d’environ 5.800 habitants. On y trouve un château médiéval et deux églises, Sainte Croix, au centre de la ville, qui possédait un évangéliaire du IXe siècle dans son trésor, et Saint Etienne, dans le faubourg du même nom, en partie romane.

Chaque été, au mois de juillet, s’y déroule le festival Les Cultures du monde.

Toponymie
Au XVIIe siècle, Gannat s’écrivait parfois Gãnat. le nom "Gannat" devait se prononcer "Gan-nat", ce qui pourrait conforter la légende qui dit que le nom de la ville viendrait de la devise « Nul ne s’y frotte si gant n’a ». Cependant cette devise est fausse, la vraie devise étant : « Nul ne s’y frotte sans gantelet », gantelet que l’on retrouve sur les armes successives de la ville de Gannat que l’on peut voir sur différents documents.
Des historiens ont émis l’hypothèse selon laquelle "Gannat" viendrait du celtique "Graon" qui signifie "noix" et que l’on aurait déformé en "Gran" puis "Gan", et de "at" signifiant abondance, en celtique toujours. Il est vrai qu’autour de Gannat on peut trouver bon nombre de noyers.
Les appellations romaines de Gannat, Gannatum et Gannapum, en revanche, ne semblent pas conforter cette hypothèse d’une origine celtique.

Eglise Sainte Croix

L’église principale de Gannat relevait de l’abbaye d’Issoire. Il ne reste pas de document sur la construction de l’église romane Sainte Croix de Gannat. L’église était peut-être liée à la motte du duc de Bourbonnais qui a été remplacée au XIIIe siècle par le château autour duquel s’est développée la ville. Il reste des éléments importants de l’église romane dans le chevet et le chœur de l’église actuelle. Le style la rattache à la fin du XIIe siècle. L’église romane était dédiée à Saint-Saturnin.

En novembre 1236, Archambaud VIII octroie une charte permettant aux habitants de s’organiser en commune. C’est au XIIIe siècle que la dédicace de l’église change pour devenir l’église Sainte Croix. Le quartier autour de l’église s’est développé pour devenir le plus important de la ville ce qui a dû nécessiter d’entreprendre la reconstruction de l’église gothique.

Le style des parties basses (grandes arcades et bas-côtés) permet de faire remonter le début de la reconstruction de la nef à la fin du XIIIe. La claire-voie de la nef et les consoles sur lesquelles reposent les colonnettes engagées recevant la retombée des ogives ne sont pas antérieures au XIVe siècle. Les voûtes de la nef ont dû être remaniées ultérieurement.

Des chapelles sont ajoutées du XIVe au XVIe siècles aux bas-côtés et au déambulatoire. En 1335, une donation est faite pour créer une vicairie perpétuelle pour la dévotion de la Vierge entraînant la construction d’une chapelle. La chapelle Saint Jean-Baptiste, à côté du croisillon sud de l’ancien transept roman, est relevée de ses ruines après une autorisation donnée le 5 mars 1505 par l’official de Clermont, Antoine de Langeac. La chapelle de la Fauconnière qui a remplacé le croisillon sud comporte une travée droite et un chevet pentagonal. A l’est, une chapelle est construite et terminée avant 1559 car à cette date Anne Prunier demande dans son testament d’y être inhumée.
En 1641, la sacristie est construite contre le croisillon nord. Le 7 mars 1652, la tour qui se trouvait à la croisée du transept s’effondre en détruisant une partie du chevet, du déambulatoire. La reconstruction commence immédiatement. Le clocher est remplacé par une tour en façade terminée en 1659 pour un certain Potier de Riom. Tous les travaux de reconstruction sont terminés en 1665 pour un coût de 14.500 livres.

En 1880 est construite la tribune d’orgue.

L’église et son clocher fortifié
Cordon à palmettes
Chapiteau dit des enfants mort-nés

Le long de la gouttière pour recevoir l’eau, le temps que l’enfant soit baptisé avec l’eau de pluie pour être sauvé.


Un sanctuaire à répit
Un sanctuaire à répit est un type de lieu saint rencontré en pays de tradition catholique. Selon la croyance populaire en certaines provinces, le « répit » est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême avant la mort définitive. Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge (Notre Dame de Pitié) dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle.

  • Le chapiteau de la Nativité (dans l’église)

Ce chapiteau du XIIe siècle, dit de la Nativité, est remarquable et peu commun en Auvergne. Il est cité dans tous les ouvrages sur l’art roman :
La face principale est caractéristique de l’iconographie romane avec la scène de la Crèche : la Vierge et l’enfant, l’âne, le bœuf, l’étoile qui a guidé les rois Mages. Les faces latérales forment un tout. A droite, l’ange avec un encensoir glorifie la naissance de Jésus. A gauche l’ange ordonne à Joseph de fuir en Egypte pour échapper au massacre des Innocents tandis qu’un peu plus bas on devine la Vierge Marie étreignant le corps de son fils raidi par la mort. C’est une toute première interprétation du thème plus tardif de la Vierge de Pitié comme la célèbre Pietà de Michel Ange à la basilique Saint Pierre de Rome.

  • Evangéliaire de Gannat

L’évangéliaire de Gannat est un manuscrit enluminé du dernier quart du IXe siècle qui faisait partie de trésor de l’église Sainte Croix, à Gannat (Allier). Il est exposé aujourd’hui au musée Yves-Machelon, au château de Gannat.
L’évangéliaire fait partie de la série des évangéliaires lotharingiens émanant de l’école de Metz. On a fait l’hypothèse qu’il pouvait venir d’Ebreuil, dont l’importance à l’époque carolingienne est attestée par la présence de l’un des palais de Louis le Pieux et où il put être conservé à l’abbaye Saint Léger avant d’être transporté à Gannat à une date sûrement ancienne ; mais cela reste une hypothèse.
Il avait un usage liturgique. Avant la Révolution, lors des grandes fêtes, on le transportait en grande pompe sur le haut de l’ancien jubé et on l’utilisait pour la lecture de l’évangile. Au XIXe siècle, il servait encore pour le rite du baiser de paix et, jusqu’au XXe siècle, les enfants renouvelaient sur cet évangéliaire les promesses du baptême.

Eglise Saint-Etienne

L’église est située dans le faubourg Saint-Etienne

D’un style archaïque et hétérogène, cette église est composée de trois nefs, un transept saillant et un chœur à chevet plat.
Derrière l’église se trouve le cimetière de Gannat.
Les chapiteaux ont été mis en place en deux campagnes :

  • Première partie du XIIe siècle.

Réseau de tiges (à gauche) ou d’entrelacs (à droite).
Le bandeau est lisse au-dessous de l’astragale.

  • Deuxième partie du XIe siècle.

Dans la nef ébauche de sculpture.
A gauche, élément figuré.
A droite, chapiteau historié des apôtres.

Sainte Procule est la patronne de la cité

Hagiographie de Sainte Procule
Fille unique d’un notable de Rodez, Procule avait le caractère bien trempé de ceux qui entendent choisir leur destin, échappant au chemin tout tracé auquel leur condition les destine.
Son mariage arrangé avec un seigneur Géraud d’Aurillac, la jeune fille s’enfuit, se mêlant à un groupe de pèlerins de Saint-Jacques qui remontent vers le nord. Elle installe son ermitage dans des rochers au bord de l’Andelot.
Mais Géraud la retrouve ! La résistance que Procule lui oppose exaspère si bien le seigneur que celui-ci, d’un coup d’épée fort peu chevaleresque, lui trancha la tête. Dieu veillait sur sa fidèle servante et la martyre, portant sa tête dans ses mains, s’en fut jusqu’à l’église Sainte-Croix de Gannat (dont elle est devenue la patronne).
Au lieu du massacre, appelé Le Pas de Sainte Procule (car on voit encore la trace des pas de la Sainte sur les rochers alentours), fut élevée en 1635 une chapelle sur l’emplacement probable d’un premier monument commémoratif. Cette chapelle dut être restaurée après l’épisode révolutionnaire.

L’édifice n’est pas d’une architecture remarquable, mais le lieu est charmant.
(Sources : Numéro du petit patrimoine : 03118_1)

Chapelle Sainte Procule.


Sa dépouille est d’abord enterrée dans l’église, près du grand autel. Le culte qui s’instaure spontanément sur sa tombe, incite le clergé après avoir obtenu l’approbation de l’évêque de Clermont à placer son corps dans une châsse de bois. Il y restera pendant quatre siècles, jusqu’au dimanche 9 mai 1621.
(Extraits de l’opuscule de Louis Virlorgeux " Histoire de Sainte Procule ")


Portfolio

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