Le Mont-Saint-Michel

Le Mont-Saint-Michel est un îlot rocheux granitique situé à l’est de l’embouchure du fleuve du Couesnon. Avant 709, date de la construction du sanctuaire dédié à l’archange saint Michel, l’îlot était appelé le « mont Tombe ». Au Moyen Age, il fut appelé « mont Saint-Michel au péril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari).
Le mont Saint-Michel, baigne dans la baie du mont Saint-Michel, ouverte sur la Manche, mesure 960 mètres de circonférence et atteint 92 mètres d’altitude et offre une superficie émergée d’environ 7 ha.


En 1846, Édouard Le Héricher le décrivait ainsi : « Le Mont Saint-Michel apparaît comme une montagne circulaire qui semble s’affaisser sous la pyramide monumentale qui la couronne. On voudrait prolonger sa cime en une flèche aiguë qui monterait vers le ciel (la flèche actuelle ne date que de 1899), dominant son dais de brouillards ou se perdant dans une pure et chaude lumière. De vastes solitudes l’environnent, celle de la grève ou celle de la mer, encadrées dans de lointaines rives verdoyantes ou noires. »
(extrait de L’Avranchin monumental et pittoresque, t. 2, p. 310, 1846).

Normand ou Breton, le Mont suscite toujours des controverses si ce n’est des convoitises surtout pour ses retombées touristiques et économiques.
En effet, sous Charlemagne le Mont était rattaché au diocèse d’Avranches, en Neustrie. En 867, le traité de Compiègne attribua l’Avranchin à la Bretagne. En 1009, la frontière sud de l’Avranchin déplacée jusqu’au Couesnon, fleuve côtier dont l’embouchure marqua pendant des siècles la limite officielle entre la Normandie et la Bretagne.
L’histoire est imprécise mais le rattachement du Mont à la Normandie est attesté alors que Guy de Thouars l’incendie en avril 1204.

  • Le Mont vu du côté sud-est protégé par la tour de la Liberté, la tour Basse, la Demi-Lune et la tour Boucle.
    L’abbaye gothique est appelée "La Merveille".
    Le Mont depuis la digue d’accès
    Le Mont depuis la traversée au départ du bec d’Andaine


Mont-Saint-Michel, abbaye fondée au 10ème siècle sur un îlot rocheux de la Manche, à l’embouchure du Couesnon. Bien que la tradition attribue la fondation du monastère bénédictin à Childebert Ier, celle-ci est plus tardive et doit remonter à l’année 966. La partie la plus ancienne conservée est l’église à double nef Notre-Dame-Sous-Terre, primitivement charpentée, probablement édifiée un peu après 960. Le chœur de l’abbatiale romane fut édifié en premier en 1023. Peu après, on construisit la crypte afin d’implanter le transept, élevé au milieu du 11ème siècle. Quant à la nef, elle fut achevée avant 1085. De l’abbatiale romane, il ne reste que la nef et le transept, restaurés au 19ème siècle. Le vaste transept, orné d’arcatures, reçut une voûte en berceau, trait assez rare dans l’architecture romane normande. En revanche, la nef témoigne bien des préoccupations des architectes normands de la seconde moitié du 11ème siècle : les bas-côtés sont voûtés d’arêtes alors que le haut vaisseau demeure charpenté. Le mur est évidé au niveau médian, entre les grandes arcades et les fenêtres hautes, par une série d’arcatures ouvrant sous les combles. Les travées sont aussi fortement individualisées au moyen de colonnes engagées tournées vers la nef centrale. Plusieurs édifices furent reconstruits au 13ème siècle après l’incendie qui eut lieu lors du siège de 1204. Le cloître, achevé en 1228, révèle des influences d’Outre-Manche : colonnettes en marbre des carrières de Purbeck disposées en quinconce. Le réfectoire, aux murs très épais, aux fenêtres percées à travers une arcature et couvert d’une charpente lambrissée, est contemporain du cloître. Peu après, on construisit la salle des Chevaliers et la salle des Hôtes, conservant des murs romans que l’on pourvut de voûtes d’ogives retombant sur deux files de colonnes en délit. Le 10 novembre 1421, le chœur de l’abbatiale s’effondra. La reconstruction ne débuta qu’à partir de 1448 et ne fut achevée qu’au début du 16ème siècle. Pour élever le nouveau chœur - de style gothique flamboyant -, l’architecte implanta une vaste crypte servant de soubassement et reprenant le plan à déambulatoire et à chapelles rayonnantes de l’église haute.
("Mont-Saint-Michel", Encyclopédie® Microsoft® Encarta 98. © 1993-1997 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.)

  • Le Mont Saint Michel, c’est aussi l’omelette de la mère Poulard. Annette Boutiaut, femme de chambre, maria Victor Poulard, fils du boulanger montois.
    Bientôt gérante de l’hôtel "La tête d’Or-Saint-Michel", elle eut l’idée de servir des omelettes à la demande, à toute heure de la journée.
    Son omelette remporta rapidement un énorme succès. La mère Poulard avait-elle un secret de fabrication jalousement gardé ?
    Les explications furent nombreuses, habilité du tour de main pour manier la poêle à long manche, qualité des œufs, qualité du beurre, la cuisson, l’ajout de crème fraîche voire battre séparément les jaunes et les blancs des œufs… On ne sait toujours pas. Pas de secret ? La mère Poulard l’a écrit au critique gastronomique du journal Le Monde, le 6 juin 1922, "Je casse de bons œufs dans une terrine, je les bats bien, je mets un bon morceau de beurre dans la poêle, j’y jette les œufs et je remue constamment…".
  • Le Mont Saint Michel, c’est aussi l’agneau de prés salés. La mer recouvre régulièrement les près proches du mont et une végétation halophyte s’y développe. L’exploitation herbagère de ces prés salés par les troupeaux de moutons donne à la viande de mouton une saveur particulière et originale.
  • L’échelle de pierre, inclinée de long du contrefort du Mont, appelé "le poulain", sur lequel on pouvait hisser un chariot.
  • Suspendu à 77 m au-dessus du flot, le cloître présente une disposition en quinconce des deux rangées de supports reposant sur des colonnettes.
    Achevé en 1228, c’était le lieu de silence et de méditation des moines. De forme rectangulaire de 22 m de long sur 14 de large et couvert. Il comporte quatre galeries reposant sur deux cent vingt-sept colonnettes.
    Le cloître


Les marcheurs de Dieu en route vers le Mont.
Les pèlerins prirent très tôt le chemin du Mont, attirés par le culte de saint Michel. Leur nombre augmenta avec la fondation de l’abbaye en 966, puis au temps des croisades puisque la croisade était aussi un pèlerinage vers la côte sainte, Jérusalem. Si le Mont était d’abord un haut lieu pour les Normands, mais aussi pour les Bretons, il attira des fidèles venus de toute l’Europe. Et le culte de l’archange connut en France un regain de faveur lorsque le Mont résista, avec succès, aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans.
Les voyageurs gagnaient le monastère pour y prier, pour y remercier Dieu d’un bienfait, pour accomplir un vœu. Mais le pèlerin demandait aussi le pardon de ses péchés. Un pèlerinage pouvait même être la peine fixée par un tribunal. De tels voyages étaient aussi destinés à obtenir une guérison. Les récits des moines entretenaient cette grande espérance.
Le pèlerin se munissait du bourdon, un bâton avec un nœud au milieu et une crosse à l’extrémité, et de la besace de cuir. Son habit aussi le distinguait, avec la cape ou pèlerine. Il suivait les chemins ’montais’ ou chemin du Paradis, et cinq routes principales atteignaient le Mont. Mais les dangers étaient nombreux  : brigands, épidémies, guerres. Les chemins étaient donc jalonnés de relais ou sauvetés mais aussi d’hôtels-Dieu pour les malades. Il restait à traverser les grèves à marée basse - ce qui était souvent périlleux. Au Mont, de grandes foules se pressaient lors des cérémonies, d’autant plus que ces chrétiens étaient avides de merveilleux. Les reliques surtout étaient au centre de la vénération des pèlerins car elles étaient supposées avoir des vertus miraculeuses. Le voyageur faisait une offrande à Michel, et, avant de partir, il choisissait souvent quelques souvenirs : une coquille de bucarde, ou une enseigne de pèlerinage : ces objets de plomb ou d’étain étaient cousus sur le vêtement et représentaient l’archange.
Dès le début du 14ème siècle, les pèlerinages d’enfants ou d’adolescents se multiplièrent. Ces ’croisades’ enfantines étaient aussi des fêtes de la, jeunesse, mais elles furent aussi des ferments de désordre, puisque des valets, des apprentis, des vagabonds se mêlaient aux jeunes gens. On appela ces jeunes pèlerins les ’pastoureaux’, nom donné aux petits bergers. Les enfants étaient parfois très jeunes - 8 ans - et venaient de loin, des pays du Rhin ou du sud de la France. Ils étaient encadrés par des étudiants, se groupaient derrière les étendards de leur localité à l’effigie de saint Michel. Ils partaient parfois contre la volonté de leurs parents et restaient longtemps absents. Même s’ils recevaient des secours sur leur route, ils étaient menacés par la fatigue, la maladie ou la mort. Les autorités politiques et religieuses s’inquiétèrent de tels phénomènes, mais les pèlerinages d’enfants existèrent jusqu’à la Révolution Française.
(in Le Mont Saint Michel, Lucien Bély, 1992, Editions Ouest-France)

  • A marée basse, la mer se retire jusqu’à 12 m du Mont. La marée montante revient avec violence "A la vitesse d’un cheval au galop" affirme la croyance populaire.
    A marée basse, les rivières dérivent entre les couches de tangues mêlées à des lises qui font marécage. Ce phénomène naturel a été la cause de nombreuses victimes au cours des siècles.
    La tangue
  • Les filets coniques à crevettes, appelés désures, sont fixés sur des pieux. Le pêcheur relève ses filets à marée descendante.
    Pêche à la crevette

Eglise Saint Pierre au Mont Saint Michel

L’église Saint Pierre est l’église paroissiale du Mont Saint Michel. Elle est toujours entourée de son cimetière.
Ses piliers datent du 11ème siècle mais l’église à été remaniée au cours des 15ème et 16ème siècles.
Sortie de l’église du côté des fortifications : la toiture est recouverte d’ardoises.

Alignement des dalles funéraires
Un coin du cimetière

Le chœur en granit. A gauche, l’éducation de la Vierge (Sainte Anne enseignant à Marie) des 16ème et 17ème siècles.

L’autel en argent martelé et son retable à colonnes de 1660. Au milieu la copie de la statue de l’archange Saint Michel en argent.
Les statuettes du soubassement de l’autel représentent Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël, Saint Louis et Saint Aubert.


Portfolio

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