Mafra

Mafra est une ville portugaise située à 28 km au nord-ouest du centre de la Capitale Lisbonne.
Mafra, conquise par les Arabes, fut reprise par le premier roi du Portugal en 1174.

Le Palais monastère national de Mafra

Le Palais National et le Couvent de Mafra sont le témoignage de l’opulence de la cour de D. João V (1707-1750), le monarque qui le fit construire. Œuvre de Fredico Ludovice, qui en établit les plans, il s’agit du plus important monument baroque portugais.
Sans commune mesure de magnificence, nous ne sommes pas loin de l’histoire de la construction de la Chapelle Royale du Val de Grâce à Paris par Anne d’Autriche, la mère du roi Louis XIV car le Palais National fut édifié par le roi D. João V (Jean V de Portugal), suite à un vœu fait en 1711 pour que la reine Marie-Anne d’Autriche lui donne une descendance. La naissance de la princesse Barbara de Braganza donna le signal de la construction en 1717 qui se termina en 1735.

L’immense Palais National de Mafra, couvent franciscain d’architecture baroque et néo-classique italianisant, rivalise par ses dimensions avec le palais de l’Escurial en Espagne pour démontrer sa supériorité face aux espagnols qui ont occupés le trône portugais de 1580 à 1640. Le Palais constituait aussi un défi à la puissance de Rome en imitant la résidence du Pape.
Jean VI, le Magnanime était surnommé « le Roi Soleil portugais ».

Le Palais monastère monumental écrase la petite ville de Mafra par ses dimensions. La façade du Palais mesure 220 mètres de long. Le bâtiment est d’une superficie totale de 3.000 mètres carrés. On y compte 1.200 pièces et 4.500 fenêtres et portes.

Ce vaste complexe est composé de 3 parties : le couvent (prévu à l’origine pour 13 moines puis l’or du Brésil coulant à flot il fut agrandi pour en loger quarante, puis quatre-vingt, et finalement trois cents.), le palais royal et la basilique. Le palais fut construit symétriquement par rapport à un axe central, occupé par la basilique, et se continue en longueur par la façade principale jusqu’à deux grosses tours.
Le couvent est installé derrière la façade principale. Il comporte aussi une bibliothèque majeure, d’environ 40.000 livres rares. Environ 50.000 ouvriers ont travaillé pendant 13 ans à la construction de cet édifice. Les matériaux les plus nobles proviennent du Portugal, du Brésil, d’Italie, des Pays-Bas et de Belgique.
La basilique est entièrement recouverte de marbre de plusieurs couleurs, qui vient des carrières de Pêro Pinheiro (à côté de Sintra).

Entre les tours hautes de 68 m s’alignent deux rangées de colonnes. Les statues sur la façade sont en marbre d’Italie.
Dans les tours il y a 2 carillons inaugurés en 1730 composés de 92 cloches.

Intérieur
L’intérieur frappe par l’élégance de ses proportions et la variété des revêtements de marbre.

La coupole en marbre rose et blanc mesure 70 m de haut.

Dans l’église, dédiée à la Vierge et à Saint Antoine, il y a 6 orgues historiques datant de 1807.
Les proportions gigantesques de cette basilique permettent le placement à divers endroits du chœur de six instruments de grande taille, des 16 pieds en montre, adaptés aux dimensions d’une cathédrale.

Les six orgues de la basilique du palais national de Mafra au Portugal sont un cas assez unique au monde. Construits en même temps en deux années seulement au tout début du XIXème siècle, et conçus pour sonner ensemble, ce sextuor force notre admiration.

On peut les écouter en concert tous les dimanches à 16:00.

Mafra ne servit jamais de résidence officielle à la Cour mais la famille royale s’y rendait volontiers pour chasser.
À la suite de la proclamation de la République en 1910, une partie du palais devint un musée tandis que d’autres espaces étaient attribués à différents services publics, police, municipalité, pompiers, créant des liens étroits entre la population locale et son monument.

Littérature

L’écrivain portugais José Saramago, prix Nobel, pour son roman Le Dieu manchot (1987) a placé l’action de son roman en grande partie lors de la construction du palais.

Ericeira

Le petit port de pêche d’Ericeira avec ses nostalgiques chapelles de marin, son dédale de ruelles avec ses petites maisons chaulées de blanc et ourlées de bleu semble écrasé par les résidences touristiques.

Du petit port d’Erceira s’embarqua pour le Brésil, Jean V, en 1807, emportant avec lui les objets et les meubles qui décoraient Mafra.
Du même petit port s’embarqua le 5 octobre 1910, pour l’exil, le roi Manuel II, alors de la république avait été proclamée la veille à Lisbonne.


Portfolio

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