Chelles

Chelles est située dans le département de Seine et Marne en région Ile de France.
Chelles fait partie de l’agglomération parisienne et bénéficie des transports franciliens. Reliée à Paris gare de l’Est en 15 mn par la SNCF et à Paris gare Saint Lazare en 23 mn par le RER E.

Toponymie
Au 6ème, la ville est mentionnée en Cala civitatis Parisiacae villae (la villa de Chelles), dans la cité de Paris par l’historien Grégoire de Tours dans son ouvrage Historiae Francorum (Histoire des Francs).
Vers 632, la ville s’appelle Kalense et deux siècles plus tard Calense et Calensis puis Kala et Cale.
Puis vers l’an 1000, la ville est connue sous Kalas puis Chela et Cale, au siècle suivant.
Au 14ème siècle apparaît Chiele puis Chielle jusqu’en 1550 où le nom devient Chelles Sainte Bautour puis Chelles Sainte Bathilde en 1672 et même Echelle Sainte Bandour en 1788.
A la Révolution de 1789, le nom actuel de Chelles est fixé qui tire son nom du bas latin cala, abri sous roche, maison, issu du gaulois, lui-même d’origine pré-indo-européenne kal (cf. chalet).

Histoire en raccourci
Des fouilles ont montré un paléochenal de la Marne du Ier av. J.-C. et l’existence de constructions romaines (des thermes et un temple).
Chelles fait partie du dernier lambeau de pouvoir gallo-romain qui est contrôlé par Aetius, qui s’était violemment opposé à Attila, aux portes de Paris, en 451.
Au Moyen Age.
Au 6ème siècle, Chelles devient une des villae royales de Clovis, roi des francs saliens. De cette époque date l’église Saint-Georges.
En 584, Childéric, le petit-fils de Clovis et de Clotilde est assassiné à Chelles (la pierre de Childéric, ou croix de Sainte-Bautheur ou borne de Chilpéric située dans le parc de la mairie symbolise cet évènement).
Clotaire II faisait de Chelles sa résidence d’été.
Au 7ème siècle, la reine Bathilde, veuve de Clovis II, se retire à Chelles et fonde une abbaye qui sera supprimée en 1790.
Au siècle suivant, la ville devient un lieu de villégiature de Charlemagne et de ses enfants.
C’est à partir du règne de Louis le Gros que la ville bénéficiera d’institutions communales.
En 1358, Charles V, logea à Chelles avec ses troupes qu’il conduisait en campagne contre Charles le Mauvais, roi de Navarre.
En 1411, Agnès II de Neuville, abbesse, qui administre Chelles obtient de Charles VI l’autorisation de fortifier la ville après la guerre de Cent Ans.
En 1430, dans la plaine de Vaires, devant Chelles, Jeanne d’Arc et les troupes françaises s’opposent aux Anglo-Bourguignons.
En 1543, c’est Renée de Bourbon, descendante de Saint Louis et sœur du roi de Navarre, qui devient la quarante-huitième abbesse de Chelles et en 1627, c’est Marie-Henriette de Bourbon, sœur naturelle de Louis XIII, prend cette fonction. Au 16ème siècle, l’abbesse est Louise-Adélaïde d’Orléans, fille du régent.
Chelles est alors une véritable résidence royale.
A la Révolution française de 1789, les départements sont créés, et Chelles est englobé dans celui de Seine et Marne et le décret du 20 brumaire an II dissout la communauté des religieuses et leurs biens sont vendus à des particuliers.
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, les Chellois s’exodent massivement à Paris car les Allemands ont fait de Chelles un point d’appui de leurs lignes de défense lors du siège de Paris.
Pendant la Première Guerre mondiale, Chelles se mobilise fortement et dès la fin de l’année 1914, la commune crée un « magasin communal », qui met à la disposition des habitants des denrées alimentaires à bas prix.
En 1939, Chelles entre tout de suite en guerre. Le 10 juillet 1940, le maire Emile Fouchard s’oppose, à l’instar des quatre-vingt autres députés et sénateurs, aux pleins pouvoirs du maréchal Pétain.
A l’appel du 18 juin 1840, Chelles devient un centre important de la Résistance.
Pour honorer le sacrifice de ses Résistants, Chelles a construit la place des Martyrs de Chateaubriant et de nombreuses rues portent leurs noms.
La commune reçut la Croix de Guerre.

Eglise Saint André


L’église Saint André
L’église Saint André est citée pour la première fois en 1160. L’existence d’un cimetière depuis le 6e siècle suggère une origine bien plus ancienne.
Sa construction sur les pentes du mont Chalats explique la présence d’importants contreforts et d’un clocher massif sur son côté sud. Le chœur, le clocher et les chapelles remontent aux 13e et 15e siècles. Ils conservent des chapiteaux et des clefs de voûtes décorés de ces époques. La nef et les bas-côtés sont du 18e siècle. Les vitraux ont été détruits lors des bombardements du triage en 1944 et refaits en 1948.
L’église a hérité d’un important mobilier liturgique lors de la disparition de l’abbaye à la Révolution. Les Reliquaires, dont deux du 16e siècle, des stalles sculptées et de nombreuses statues en bois, plâtre ou pierre des 14e au 18e siècles, ont alors été rapportées de l’ancien monastère.
L’église Saint André est par ailleurs une des rares églises urbaines à conserver un cimetière attenant.
On peut y voir des sépultures des 18e et 19e siècles dont celle de l’avant-dernière abbesse, Anne de Clermont-Gessan (17734-1789).
(In fiche signalétique de l’église)

Clocher de mon village,
Combien de souvenirs,
Évoque ton image :
Tu nous vis tous grandir.
Combien de faits auras-tu vus,
De tous ceux que tu vis naître
Et qui près de toi ont vécu.
Que tu vis disparaître aussi.
F. Delaitre, jardinier à Chelles vers 1900
(In fiche signalétique de l’église)

L’église Saint André, église du bourg rural, dépendant jadis de la grande abbaye royale voisine, fondée par la reine Bathilde au 7ème siècle.
Les deux paroisses qui se partageaient Chelles avant la Révolution : Saint Georges et Saint André se sont regroupées dans Saint André.

Une église de pierre au toit enveloppant, au chevet simple avec un clocher carré et trapu.

  • L’abside.

Circulaire avec sept fenêtres ogivales aux nervures se rejoignant au sommet de la voûte. Autour, des boiseries surmontées des reliquaires des saints honorés à Chelles.

  • Les châsses de l’abside.

Les châsses sont la marque de l’attachement de générations de chrétiens à leurs saintes.
L’église possède les reliques qui ont un lien avec Chelles comme Sainte Bathilde, fondatrice de l’abbaye de Chelles ; Sainte Bertille, lère abbesse ; Sainte Radegonde, filleule de Bathilde ; Saint Genès, évêque, conseiller de Bathilde ; Saint Eloi, évêque, conseiller de Bathilde ; Saint Roch, le lépreux qui protégea Chelles de l’épidémie.

Sainte Bathide et Saint André
Sainte Constance et Saint Benigne ; Chef de Sainte Bertille
Saint Flour, Saint Fabricien, Saint Florentin ; Saint Clement, Saint Martin, Saint Charles
Saint Roch, Saint Benoit, Saint Cyprien
  • Le chœur.

Remaniée au 18ème siècle, le chœur date des 13ème et 15ème siècles.
D’architecture gothique, elle possède deux culs-de-lampe dont l’un représente un homme accroupi tenant un outil dans chaque main, et l’autre, une tête grimaçante.
Séparé de la nef par deux gros piliers, il est formé de deux travées ogivales complétées de bas côtés servant de chapelle.

    • A gauche, la chapelle de la Vierge du 15ème siècle.

      -** A droite, la chapelle de Saint Roch du 12ème siècle.

    • L’autel est constitué par les panneaux sculptés de l’ancienne chaire qui représentent les quatre évangélistes avec leurs symboles : Mathieu avec un jeune homme ailé, Luc avec un bœuf, Marc avec un lion et Jean avec un aigle.
  • La nef.

La nef, plus récente, a dû être reconstruite en 1778, elle repose sur quatre piliers, entourée de bas-côtés.

La décoration architecturale

Les clefs de voûte de l’abside et du chœur sont formées d’une rosette de feuillage ornée de têtes d’hommes. Celles de la chapelle Saint Roch sont décorées de feuilles de vigne. Les culs-de-lampe, au départ des nervures des arcs. Sur le pilier central nord du chœur, un homme accroupi tient un outil dans chaque main. A la ceinture un étui plein d’outils. Est-ce un tailleur de pierre ? Un autre cul-de-lampe est une tête grimaçante, cachée dans l’angle du chœur et du gros pilier sud.
Les chapiteaux. Celui du pilier central sud du chœur est circulaire, augmenté des chapiteaux carrés des arcades. C’est le plus important car il supporte l’un des angles du clocher. Il est orné de feuilles très simples. Sur l’autre côté du chœur, le chapiteau circulaire est orné de feuilles très frisées avec quelques glands de chêne.

Statuaire

La Santa-Casa. Bas-relief polychrome du 16e s. Il représente le transfert de la Santa-Casa, maison de la Vierge, de Nazareth à Lorette en Italie. Elle est portée par trois anges. Au dessus, dans une gloire rayonnante, la vierge tient d’une main une rose et de l’autre, son divin fils dont la tête est cassé.

La Pietà provient de l’ancienne chapelle Notre-Dame de Souffrances. Aux 16e et 17e siècles, les malades de la région venaient en pèlerinage à Chelles demander à la Madone la guérison dans cette chapelle.
Elle évoque aujourd’hui toutes les peines pour lesquelles on venait humblement chercher le réconfort.

A gauche, la Vierge à l’enfant, polychrome est sans doute la plus ancienne, du 14e s. Elle est très douce avec sa tête légèrement inclinée vers l’enfant. Il serre et froisse dans sa menotte le voile de sa mère, tandis qu’il porte de l’autre un globe.
A droite, la Vierge reine à l’enfant, couronnée, porte majestueusement son fils sur son bras gauche en même temps que les plis souples de son voile. Observez la beauté de sa robe délicatement froncée à la taille tandis qu’un collier en habille le haut. L’enfant porte aussi un globe dans sa main gauche.

A gauche, Sainte Bathilde, en pierre du 17e s., habillée en bénédictine.
A droite, Saint Genès, du I8e s, porte un livre. Évêque de Lyon, conseiller de la reine Bathilde pour fonder l’abbaye de Chelles au 7e s. Bertille en fut la lère abbesse.

A gauche, Saint Éloi, du 18e s., avec son manteau. Orfèvre né en Limousin Évêque, de Noyon en 641 il fut l’un des plus influents personnages de cette époque, comme conseiller de Dagobert, puis de Bathilde. Il meurt en 660.
A droite, Saint André, l’apôtre avec sa croix en X, Saint Patron de cette église, statue en bois stuqué.

A gauche, Saint Vincent, patron des vignerons, encore nombreux à Chelles au 19e s.
A droite, Saint Pierre avec un livre à la main et deux clefs énormes.

A gauche, Jean-Baptiste avec l’agneau qu’il désigne du doigt.
Nu-pieds et nu-tête, le visage barbu, encadré d’une épaisse chevelure.
A droite, Saint Jean l’évangéliste portant son calice.

A gauche, Saint Jean, du 18° s., tout mutilé, devait faire partie d’une poutre de gloire.
A droite, Sainte Marthe, patronne des humbles ménagères, si nécessaires au bon fonctionnement des monastères, des collectivités et qui font le bonheur de nos maisons.

Les Vitraux

Suite au bombardement de 1944, les vitraux ont tous été refaits. On peut voir, entre autres, saint Roch guérissant les pestiférés, saint Georges terrassant le dragon, saint Paul converti, saint Denis, premier évêque de Paris, saint Éloi, conseiller du roi Dagobert, saint Louis rendant la justice sous un chêne et Jeanne d’Arc entendant les voix des saints.

Vitrail de l’abside : Au centre le Christ sur la croix entouré de Marie et de Jean. A gauche Saint André, patron de l’église. A droite, Sainte Bathilde, patronne de Chelles.

A gauche, Saint Georges, saint légendaire, renverse la statue d’Apollon, terrasse le dragon pour sauver une adolescente. Arrêté et mis en prison, il subit un martyr de sept ans et reçoit le secours d’un ange.
A droite, Saint Louis, roi de France, porte la couronne d’épines à la Sainte- Chapelle. Assis sur un fauteuil, il juge sous un chêne. Enfin son débarquement à Carthage où il meurt de la peste près de Tunis.

A gauche, Saint Paul, sa conversion sur le chemin de Damas où il se rendait pour y persécuter les chrétiens. Après trois naufrages durant ses voyages missionnaires et la prison, notamment à Jérusalem et à Rome, il est décapité, ôté nord, partant du fond :
A droite, Saint Pierre, pêcheur du lac de Tibériade. Une nuit, dans sa prison où il dormait enchaîné, un ange entra dans le cachot défiant les sentinelles, réveilla Pierre, le délivra de ses chaînes et lui ordonna de le suivre. Il est à nouveau arrêté et crucifié tête en bas et enseveli sur la colline du Vatican.

A gauche, Saint Eloi, orfèvre auteur du reliquaire de St-Denis et du calice de Chelles, conseiller du roi Dagobert, puis de Bathilde.
A droite, Jeanne d’Arc, âgée de 13 ans, entend les voix de sainte Catherine, de sainte Marguerite et de saint Michel lui demandant de chasser les Anglais de France. Vendue aux Anglais, elle est jugée à Rouen et brûlée vive en 1431.

A gauche, les Saintes de Chelles : Clotilde, épouse de Clovis, fonda un petit oratoire à Chelles ; Bathilde, élevant et instruisant sa filleule Radegonde puis les premières abbesses du monastère de Chelles, Hilde et Hereswide, princesses du nord, venues prendre le voile à l’abbaye.
A droite, Saint Eloi, orfèvre auteur du reliquaire de Saint-Denis et du calice de Chelles, conseiller du roi Dagobert, puis de Bathilde.


Chelles s’apprête à célébrer une tradition vieille du Moyen Age
et abandonnée à la Révolution

L’événement est célébré une fois tous les 25 ans. C’est vous dire s’il est exceptionnel. Dimanche, Chelles commémorera le 225ème anniversaire de la dernière « donnée » aux pauvres de l’abbaye royale.
Cette distribution de pains, instituée en 1402, a été respectée durant près de 400 ans par les abbesses qui s’y sont succédé. Au départ, une idée simple y préside : rendre hommage à la reine Bathilde, l’épouse de Clovis qui fonda l’abbaye et dont la postérité retient qu’elle fut la protectrice des pauvres.
Si elle n’a pas survécu à la Révolution, la fête des pains de Sainte-Bathilde continue de rester vivace dans l’esprit des Chellois. Grâce à Thomas Mabille, un fervent catholique de l’époque, nous possédons encore une miche du pain qui fut distribué lors de la dernière donnée, en 1790. Celle-ci est précieusement conservée dans un reliquaire, une « châsse » comme on disait en vieux français.
Des pains seront distribués à l’issue de la messe
Depuis cette date, à chaque quart de siècle, systématiquement le dernier dimanche de janvier, des pains sont bénis à l’église Saint-André et distribués à la fin de la messe. L’organisation de l’événement s’est transmise de père en fils au sein d’une seule et même famille.
C’est aujourd’hui à Jean-Olivier Bourbon, un ancien Chellois exilé dans le Val-d’Oise, que revient cette lourde charge : « Mon père, aujourd’hui trop vieux pour assister à l’événement, avait organisé la dernière commémoration, en 1990 », se souvient-il avec émotion. Dimanche, c’est lui qui animera la célébration.
(In Le Chellois, par Ludovic Francisco, 20 janvier 2015)

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