Manglieu

L’abbatiale Saint Sébastien de Manglieu

L’intérêt scientifique de l’église Saint Sébastien réside d’abord dans l’histoire de cette abbatiale qui est une véritable mosaïque colorée et dont la construction et la restauration se sont échelonnées du 8ème au 19ème siècle.

Manglieu est en effet l’un des plus anciens sites monastiques de France comme en témoigne son chevet carolingien qui marie l’arkose blonde et le basalte noir et renferme même quelques pierres gallo-romaines.

La façade de l’édifice fait actuellement l’objet de toutes les attentions. La pureté de ses lignes n’a d’égale que sa diversité de couleurs. Elle associe en effet 4 matériaux de construction, tous de provenance régionale : les arkoses rouges et les gneiss gris qui conservent les traces d’outils et les signes lapidaires du Moyen Age ; les arkoses blondes du sommet et les granites gris de la base qui ont été mis en place lors des opérations de restauration et de rejointoiement réalisées à la fin du 19ème siècle.

La curiosité du visiteur est en effet éveillée par d’étonnantes figures d’érosion qui transforment certaines pierres des arcs aveugles du premier niveau en véritable dentelle de pierre. Les chercheurs s’attachent actuellement à comprendre les raisons de cette érosion superficielle.

Pour ce faire ils ont recours à trois méthodes d’auscultation de la façade :

  • balayage laser
  • Suivi photogrammétrique des pierres les plus touchées
  • Pose de capteurs de température et d’humidité.

Par-delà la compréhension des phénomènes, l’objectif ultime de ce programme est d’évaluer l’impact des opérations de restauration menées sur les monuments médiévaux depuis l’époque de Viollet le Duc et de tirer les leçons du passé pour mettre en œuvre les mesures conservatoires les plus appropriées.

(D’après La Montagne Centre France. Juillet 2010)

Le narthex du 12ème siècle est le plus grand et le plus beau d’Auvergne

Église Saint-Sébastien de Manglieu

Ancienne abbatiale construite à partir du XIIe siècle.

La légende
Gallia Christiana raconte la légende d’un prêtre Magnus qui revenant de Rome avec un sachet qu’il avait rempli de la poussière se trouvant autour du tombeau de saint Sébastien, à une époque non précisée, se serait reposé à Manglieu. Quand il décida de reprendre son chemin, il ne put retirer le sachet qu’il avait accroché à la branche d’un arbre. Devant cette impossibilité, il eut la révélation qu’il devait construire en ce lieu une église consacrée à saint Sébastien. Le nom du lieu, Manglieu, viendrait de Magnus locus.

L’église avait reçu en 959 des reliques de saint Sébastien rapportées de Soissons. Elle est placée sous ce vocable à cette date.

Le monastère de Manglieu a été fondé au VIIe siècle par l’évêque de Clermont, saint Genès de Clermont († vers 660 ou 662). Cela en fait une des plus anciennes abbayes de l’Auvergne car des textes la mentionne au IXe siècle.

Certains historiens, comme Mallay dans ses Essais sur les églises du Puy de Dôme de 1838, ont écrit que le monastère aurait été pris sous sa protection par Charlemagne, et reconstruit par Louis le Pieux, en 812, alors qu’il était roi d’Aquitaine, ou en 819. Les privilèges de l’abbaye ont été confirmés par le roi Pépin Ier d’Aquitaine en 834. Le monastère aurait subi des destructions au cours d’une invasion normande.
L’abbaye a été chef d’ordre jusqu’en 1716, puis est rattachée à l’abbaye de Cluny. Elle est supprimée en 1777.

La grande ancienneté de l’abbaye peut aussi être montrée par la présence dans l’ancienne abbatiale, d’un cercueil roman remontant au XIe siècle.

Mais surtout par les deux plaques tumulaires dont une est richement décorée d’un chrisme que des spécialistes font remonter au commencement du VIe siècle. Cette plaque appartient à l’école d’Aquitaine.

Le chrisme (détails)

Intérieur

Le chœur est d’un style très simple, préroman. Il est prolongé à l’est par l’abside arrondie à l’intérieur alors que le mur est plat à l’extérieur (chevet plat)

Ce chœur est l’église mérovingienne construite sur un plan presque carré (7,14 m x 7,17 m). Il est ouvert sur la nef par un arc triomphal orné par deux colonnes antiques en marbre cipolin portant des chapiteaux corinthiens en marbre des Pyrénées inspirés de l’antique.

  • Arc triomphal
    Colonne en marbre cipolin et chapiteaux corinthiens.

Cette partie de l’église est un des plus vieux bâtiments d’Auvergne que les spécialistes rapprochent de l’église Saint-Genès de Coudes.
D’importantes restaurations de l’église sont faites à partir du XIIe siècle. Il en subsiste un narthex avec tribune à l’ouest.
C’est le plus grand et le plus beau narthex d’Auvergne.

Il reprend l’architecture qu’on peut voir dans les grandes églises d’Auvergne, s’ouvrant sur la nef centrale par trois arcades en plein cintre, et par deux arcades sur les nefs latérales.
Le mur occidental de la travée centrale de la tribune est creusé de deux niches cintrées ressemblant à des absidioles.

  • Chapiteaux du narthex (décor sobre).
    Feuilles d’eau ; Crochets


    La nef a été reconstruite au XVIe siècle au-dessus des murs latéraux romans mais percés de fenêtres gothiques.

  • Les croisées d’ogives

Les croisées d’ogives sont ornées de magnifiques blasons.

La Gallia Christiana indique que l’abbé Claude du Prat restaura l’église, la salle capitulaire et les autres bâtiments monastiques en 1517.Le même texte indique que l’abbé Chazeron a construit le réfectoire en 1550.
La disposition de la dernière travée près du chœur, plus courte que les autres, laisse à penser que cette reconstruction n’a pas été terminée et devait entraîner la démolition du chœur.

  • Mobilier
    Sainte Anne ; Marie et l’Enfant-Jésus
    Saint Sébastien
    Peinture murale, allégorie de saint Sébastien
    Saint Etienne et les pierres de sa lapidation
  • Bénitier

On trouve aussi un bénitier en marbre quadrilobé et des fonts baptismaux.

A gauche bénitier (marbre)
A droite fontaine pour ondoiement des nouveau-nés.

Extérieur

Entrée ouest

Il subsiste quelques éléments du cloître sur le flanc nord de l’abbatiale.

Le clocher carré surmontant le narthex a été remonté, vers 1610, par l’abbé Guillaume II Montmorin d’après la Gallia Christiana.

Ancienne église paroissiale Notre-Dame

Cette église du XVe se trouvant sur la place du village, a été vendue à des particuliers à la Révolution.

Des éléments de cette église sont encore visibles aujourd’hui, englobés dans une maison particulière.


Portfolio

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