Villejuif

Villejuif est une ville du département du Val-de-Marne et de la région Ile-de-France. A 8 km de Paris.
Elle est devenue un pôle économique important de l’ouest du département avec près de 2.000 établissements. Ses activités sont essentiellement tournées vers les secteurs de la santé (Gustave Roussy, le 1er centre de lutte contre le cancer en Europe) et de la haute technologie.

Elle possède de remarquables monuments tels que l’église paroissiale Saint-Cyr-Sainte-Julitte, le château de Saint-Roman (Ancienne résidence au 17ème siècle de Jean Duret, capitaine dans le régiment du prince de Conti mais successivement vendue jusqu’à la famille Saint-Roman, derniers seigneurs de Villejuif) ou encore la pyramide de Cassini (mire bâtie en 1742 par Jacques Cassini de pair avec la pyramide de Juvisy, pour étudier le méridien de Paris)

Etymologie
La tradition raconte que Villejuif ait été habitée par des Juifs mais on ne trouve aucun texte, aucune trace d’un peuplement juif, aucune fouille révélant la présence d’un lieu de culte ou d’une synagogue.
Villejuif tire probablement son nom du domaine rural gallo-romain (une villa), appartenant à un homme nommé Juvius ou Juveus. Par dérivation simple : Villejuif.

Histoire
Découverte à la fin du 19ème siècle, dans la sablière Sevin, par l’archéologue Lavigne, la station préhistorique des Hautes-Bruyères (probablement l’un des premiers villages) s’est révélée, au cours des années, d’une exceptionnelle richesse.
Des chartes mentionnent Villejuif et le Colombier et le nom de Villejuif apparaît dans une bulle du pape Calixte II (1050-1124. Pape clunisien et cistercien, il instigue notamment le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle et contribue aux croisades).
Au 13ème siècle débute la construction de l’église dédiée à saint Cyr et à sainte Julitte.
Passés les tumultes et les atrocités de la guerre de Cent Ans, (l’église est incendiée en septembre 1370 par les troupes de l’anglais Knolles) la communauté se développe au cours des 15ème et 16ème siècles. On reconstruit l’église en pierre de taille et en moellons et les artisans s’installent à Villejuif.
Au 17ème siècle le séminaire de Paris, Saint-Nicolas du Chardonnet, implante à Villejuif sa maison de repos, jouxtant l’église. Cette demeure, transformée et agrandie au 18ème siècle, deviendra la mairie en 1845.
La ville prospère grâce à sa proximité de Paris et se développe le long de la Route Royale.

Eglise Saint-Cyr et Sainte-Julitte.

Hagiographie : Saint Cyr ou Cirgues
Selon l’inscription que l’on trouve sur le mur nord de l’église de Saint-Cirgues en Auvergne :
« Au IVe siècle après Jésus Christ, en Asie Mineure, Kérikos (Cyr) et sa mère Julitte, tous deux chrétiens, sont fait prisonniers lors de la persécution de Dioclétien.
Tentant plus d’une fois de torturer l’enfant, les soldats virent leur cruauté punie. En effet, tous les gestes néfastes visant à blesser Cyr se retournaient, grâce à l’aide de Dieu, contre les bourreaux qui se retrouvaient tantôt brûlés, tantôt ébouillantés ou encore flagellés…
Le juge du palais, fou de rage, en vint à attraper l’enfant par les pieds, et avec violence lui brisa la tête contre les marches du tribunal »
.

L’église est située sur la place de la mairie.

Elle doit son nom à Saint Cyr et à sa mère Sainte Julitte, deux martyrs chrétiens du 4ème siècle.

Fondée au 13ème siècle, elle est complètement rénovée en 1535 avec de la pierre de taille et des moellons. Elle porte l’inscription « Memento mori 1549 » sur son clocher.

La tour de l’église du 16ème siècle a été restauré de 1981 à 1988. Il reste une cloche d’origine, la plus petite baptisée Marie.

Intérieur.

  • Nef principale
    L’église de comporte pas de transept sous une voûte en plein cintre mais comprend huit travées séparées par de forts piliers circulaires.
  • Clés de voûte du 16ème siècle
    Le martyre de Saint Cyr
    Détail le martyre de Saint Cyr


Saint Cyr
Ici, l’artiste a illustré le jeu de mots approximatif, très commun, sur Cyr/Scie (Saint Cyr est le patron des scieurs de long) : le saint est nu ; il prie pendant que ses deux bourreaux scient son corps en deux, chacun tenant une extrémité de la scie.
(In L’église de Villejuif, Carlos Escoda, 1999)

Saint Jean l’Evangéliste et Saint Paul
  • Chapiteaux

    A droite le chapiteau a été bûché, l’écu tenu par les anges a perdu ses armoiries et sa couronne.

  • Chœur et Abside (boiseries)
    Détail d’un panneau de la boiserie : le martyre de Saint Victor : on lui coupe le pied
    Détail d’un panneau de la boiserie : le martyre de Saint Victor : on lui coupe la tête
  • Chapelle du Sacré Cœur ou de Saint Roch (Nord)
    L’intercession de Saint Roch (Rubens : copie du 18ème siècle)

L’intercession de Saint Roch
Roch couvert de l’habit de pèlerin se dispose à partir, Jésus-Christ, rayonnant de gloire et porté par les nuages, lui apparaît et lui donne mission de guérir les pestiférés tel qu’on le lit sur la tablette que tient l’Ange à la main : Eris in peste patronus.
On aperçoit le chien entre l’Ange et Saint Roch.
Au-dessous de Saint Roch, un groupe de pestiférés, de tout sexe et de tout âge, presque nus ou simplement couverts de linceuls, les uns couchés sur la paille, les autres se soulevant avec effort, mais tous appelant, invoquant la présence du Saint dont ils attendent la guérison.
Les visages expriment l’espérance et diverses carnations des pestiférés montrent les stades de l’épidémie et rendent avec vérité cette grande souffrance physique et évoquent la nature des souffrances plus ou moins fortes.
Le visage de Saint Roch est expressif et indique la résignation religieuse aux volontés de Dieu.
Un prêtre en posture de donateur, occupe l’angle inférieur gauche du tableau.


La nouvelle peste
Le père Philippe Louveau, curé de la paroisse, m’a fait l’honneur d’une visite commentée érudite et me faisait remarquer que la nouvelle peste était le cancer et que, Saint Roch, pour avoir soigné les pestiférés, est aujourd’hui souvent invoqué à Villejuif par les malades atteint de ce fléau et leurs familles, ainsi que par tous ceux qui fréquentent l’un ou l’autre des trois hôpitaux de la Commune.

  • Chapelle de la Vierge Marie (Sud)

    Autel en bois de chêne décoré à la feuille d’or, galbé et de plan rectangulaire du 18ème siècle.

    Vierge à l’enfant, bois polychrome du 17ème siècle
  • Christ en croix, bois taillé, du 17ème siècle

Les reliques

Plaque commémorative de la translation des reliques de Cyr, Julitte et Roch, 16ème siècle.


Relevé de la plaque
« Les Marguilliers de l’Œuvre, et Fabrique de l’Eglise de céans sont tenus faire dire et chanter par chacun Dimanche toujours à haulte voix à l’élévation du Corpus Domini à la Messe Dominicale de l’Eglise de céans, O salutaris hostia. Et ledit jour après Vêpres et Complies, Salve Régina, ou autre Antienne convenable, et De profundis pour l’âme de feu honorable homme Messire Guillaume Le Vavasseur, en son vivant Chirurgien et Valet-de-Chambre ordinaire du Roi notre Sire, et pour la santé et prospérité de Jeanne Bruneau sa femme. Et pour ce faire ont donné à icelle Eglise aucuns ossemens des corps de Monsieur Saint Cyr et Sainte Julite dont cette Eglise est fondée ; et aussi du corps de Monsieur Saint Roch qui ont été présentées en icelle Eglise à grande solennité et révérence le premier Dimanche de Mai 1535, auquel jour il y a par chacun an plusieurs grands pardons et Indulgences données par Notre Saint Père le Pape et Révérend Père en Dieu Monseigneur l’Evêque de Paris, ainsi qu’il appert par Lettres faites et passées entre eux pardevant deux Notaires au Chastelet de Paris 1537 le quatrième jour de Février. »
(Selon l’abbé Lebeuf, in L’église de Villejuif, Carlos Escoda, 1999)

Détail : On reconnait de gauche à droite, Julitte et son fils Cyr reconnaissable à la scie qu’il tient, la Vierge de la douleur et Saint Roch en pèlerin.


Les reliques
Une vertèbre du cou de Saint Roch, un os de la jambe de Saint Cyr, une partie de la mâchoire de Sainte Julitte.

  • Reliquaire contenant une vertèbre de Saint Roch

technique : orfèvrerie
désignation : reliquaire, de saint roch
localisation : Ile-de-France ; Val-de-Marne ; Villejuif
édifice : église paroissiale Saint-Cyr, Sainte-Julitte
dénomination : reliquaire
matériaux : bronze : fondu, doré, décor dans la masse ; laiton : repoussé ; brèche : taillé
dimensions : h = 24 ; la = 31 ; pr = 12
iconographie : figure (jeune homme, agenouillé, dalmatique, préhension)
commentaire iconographique : Sur un piédestal en marbre deux statuettes de jeunes hommes en dalmatique se faisant face et portant le reliquaire de saint Roch.
auteur(s) : auteur inconnu
siècle : 1ère moitié 20e siècle
propriété : propriété d’une association
type d’étude : inventaire topographique
copyright : © inventaire général
enquête : 1996
date versement : 1997/07/10
référence : IM94001017
(In www.patrimoine-de-france.org)
  • Les stalles
  • Plaque commémorative des morts des deux grandes guerres.
  • L’orgue de tribune.
    Signé des facteurs d’orgues Hippolyte Loret et Gabriel Cavaillé-Coll, est également inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel.
  • Les vitraux de la fin du 19ème siècle.
    Œuvre du maître-verrier Louis-Charles-Marie Champigneulles.
    La présentation de la Vierge au temple
    Le martyre de Saint Cyr et de Sainte Julitte
  • Tableau Le martyre de Saint Cyr et de Sainte Julitte
    Le martyre de Saint Cyr et de Sainte Julitte (Anonyme, Ecole française du 18ème siècle)

Le martyre de Saint Cyr et de Sainte Julitte
Le juge romain, assis sous une tente et entouré de soldats, vient de précipiter le jeune enfant sur les marches de son trône ; agenouillée, sa mère, sainte Julitte, implore le ciel de leur venir en aide.

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lundi 7 septembre 2015
par  gs

Les saints Roch de Villejuif

Les saints Roch de Villejuif en l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte
technique : sculpture
désignation : statue : saint roch
localisation : Ile-de-France ; Val-de-Marne ; Villejuif
édifice : église paroissiale Saint-Cyr, Sainte-Julitte
dénomination : statue
matériaux : chêne : (…)

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dimanche 7 juin 2020

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