Neuilly le Réal

Neuilly-le-Réal est située dans le département de l’Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Origine du nom
Fuyant depuis l’an 866 l’invasion des Normands, les moines Bénédictins de Noirmoutier furent établis dans le monastère de Saint Pourçain par le roi Charles II le chauve.

Un groupe de fugitifs Bénédictins reçut, pour s’y retirer et y vivre, une des possessions du monastère. Ils appelèrent ce lieu « Bretaigne » du nom de la province d’où ils étaient originaires, créant ainsi la paroisse de Nulli membre et seigneurie dépendant du monastère de Saint Pourçain.

Telle est l’origine de la paroisse monastique « Sancti Juliani de Nulliaco ».

La petite paroisse initiale s’appelle communément Nulli du IXe au XV siècle. Elle était possession du monastère de Saint Pourçain, lequel était royal depuis l’an 876 et fut enclave d’Auvergne jusqu’à la révolution.


La signification de Neuilly :
Plusieurs hypothèses sur l’origine du mot « Nulli ». Nulli trouve son étymologie dans le terme latin « nullus-nulli », qui signifie « où il n’y a rien », ou encore dans la contraction des mots « Novus locus » qui signifient « nouveau lieu, nouveau pays ».

Ce nom peut aussi tirer ses origines étymologiques des mots celtes « Noue », plaine marécageuse et « Lun », forêt.

De Nulli à Neuilly :
C’est sous François 1er que le Français fut rendu obligatoire pour la rédaction des actes officiels. Chaque « Nulliacum » devint Nully, Neully ou Neuilly, et se vit différencié par un suffixe : Neuilly sur Marne, Neuilly-en-Donjon… et Neuilly « le Royal ».

De Royal à Réal :
Au plan local, Nully le Royal est apparu pour la première fois en 1537. Cette information fut consignée sur un authentique parchemin du 2 juin 1537, puis sur une carte du Duché du Bourbonnais, présumée de 1595.

Au XVIe siècle la mode fut hispanisante, quand les armées de Charles Quint sillonnaient l’Europe Occidentale. Puis la vogue gagna la cour de France après les mariages politiques de ses rois (François 1er, Louis III, Louis XIV) qui épousèrent des infantes d’Espagne. Entre temps, Henri le Béarnais et sa suite n’avaient pas inversé la tendance.

Alors quoi d’étonnant à ce que Neuilly le royal soit devenu Neuilly le Réal au XVIIe siècle.

  • La préhistoire :
    Cette période n’a pas laissé de traces notoires dans le modeste territoire de la future paroisse, hormis l’âge de pierre. En effet, des outils en silex taillé furent trouvés au Tureau Minet, à la Pépie et au champ de l’étang des noix, par Pierre Bonnet qui en fit publication.
  • L’époque Gallo-romaine :
    • En 816
      Au domaine des Guillemins, furent découverts les « Bustes d’Auguste et de Livie » par les frères Navrot. Ces statuettes en bronze seraient des « Ex Voto » honorant le couple impérial d’Auguste et de Livie qui régna 28 ans avant Jésus Christ et 14 ans après.
    • En 871
      Les moines Bénédictins, chassés de Noirmoutier par les Normands, établirent une sorte de communauté agricole au lieu dit « Bretaigne » du nom de leur pays d’origine. Le roi Charles II le Chauve leur donna ce lieu pour « asile à perpétuité ».
      Cette communauté dépendait du prieuré de Saint Pourçain qui en avait « toutes les justices et seigneuries ». Ceci a été maintes fois confirmé, en 1105 par une bulle pontificale, ou par ordonnances royales, dès 871, puis en 1275 Cette nouvelle communauté a été mise sous la protection de Saint Julien.
  • 1337 à 1453 (Guerre de 100 ans)
    A la fin du XIVe siècle, les anglais, maîtres de la France, construisirent le « Fortin de Montescott » (le mont aux écossais, aujourd’hui Montèche). Les anglais cantonnés dans le Fortin, pillaient et rançonnaient, sans trêve ni merci, les pauvres paysans de Neuilly le Réal qui eurent l’heureuse idée de se plaindre à l’ami de Dugesclin, le bon Louis II, duc de Bourbon, qui vint en 1369 avec une puissante escorte pour exterminer les brigands.
  • 1551
    Premiers registres paroissiaux rédigés en Français, prémices de notre état civil.
  • 1562-1598
    Déclin des moines bénédictins victimes de l’incurie, de famines, d’épidémies. Les guerres de religion vinrent ajouter au désarroi des moines, en nombre réduit à quelques infortunés.
  • 1660
    Le pape Alexandre VII intima la « résignation » c’est-à-dire la cession du monastère, de ses possessions et des avantages prioraux à la Mission des missionnaires de Saint Lazare.
    Les Messieurs de Saint Lazare furent dès lors, les nouveaux seigneurs et justiciers de Neuilly le Réal.
  • 2 juin 1710
    Un « arrest du grand conseil du roy Louis Quatorzième » vint mettre fin à un contentieux qui durait depuis un demi-siècle et qui officialisait la cession aux lazaristes.
    Les Messieurs de Saint Lazare, non soumis au vœu de pauvreté de la règle bénédictine s’inscrivaient dans la ligne du siècle des lumières : bâtisseurs et gestionnaires, ils surent acheter, vendre et investir. C’est sous leur égide que se développèrent le fermage, le commerce et l’artisanat, les moulins, les mailleries, les tanneries…
    Grâce à « l’arrest », à des plans et à un aveu de dénombrement, une carte de la commune avant la révolution a pu être constituée.
    La paroisse comptait alors environ 450 âmes, l’espérance de vie était de 30 ans et la mortalité infantile de l’ordre de 60%.
  • 1780
    Les lazaristes construisent à l’emplacement de l’ancienne maison conventuelle, le bâtiment en U, situé au N°5 place de l’église.
    Des litiges et l’abominable hiver de 1788-1799 interviennent, ainsi que la révolution.
  • 4 mars 1790
    La Constituante divisa la France en départements, leur nombre exact (83) et leur limite furent publiés le 26 février 1790. Leur existence prit effet le 4 mars 1790.
    La rivière Allier donna son nom au département, capitale Moulins, ses limites ayant été fixées dans les frontières de l’ancien Bourbonnais légèrement amputé.
    Les départements étaient divisés en districts, cantons et communes.
    Neuilly-sur-Sanne fut au nombre des 59 cantons du département, incluant Chapeau, Gouise, Mercy, Montbeugny et « Voir » (Saint Voir).
  • 12 juillet 1790
    Vote de la Constitution Civile du Clergé. Les Lazaristes perdent leurs richesses diverses revendues comme biens nationaux. Le clergé perd outre ses richesses, ses prérogatives en matière d’état civil et d’enseignement.

Le « bas clergé » et notamment le curé de Neuilly, Pierre Daguillon (curé de la paroisse de 1775 à 1811), outrés par le faste de leur hiérarchie et plus près du peuple, souscrivent volontiers aux idéaux égalitaires de la révolution.

  • 16 janvier 1791
    La commune de Neuilly le Réal est divisée en 3 sections :
    • Le bourg,
    • Saint Julien
    • Les Jouards
  • 6 septembre 1791
    Le commissaire Peignoux procédât à la démarcation définitive de la commune par intégration par tout ou partie, des paroisses de Souvigny-le-Thion, La Faye Matefay et Longepré ainsi que d’une fraction de Neuglise (qui fut un temps rebaptisée « Montcailloux »). L’administration civile se mit en place et 10 maires se succédairent en 10 ans de 1790 à 1800.
    -* Décret du 26 février 1790 : ce décret divise le France en 83 départements.
    • L’abbé Pierre Daguillon prononça les 4 serments successifs (consignés dans les procès-verbaux des délibérations Municipales) :
    • Le 7 décembre 1791, serment de fidélité à la nation, au roy, à la commune.
    • Le 7 décembre 1792, serment des fonctionnaires.
    • Le 31 août 1795 serment de soumission aux lois de la république.
    • Le 20 septembre 1796, le plus épineux, serment de la haine à la royauté et d’attachement à la constitution républicaine.
  • 23 août 1793
    Le nom de Neuilly sur Sanne apparait pour la première fois dans les délibérations municipales.
  • 10 germinal an II (30 mars 1794)
    Adjudication au moindre enchérisseur pour la démolition de la flèche du clocher de l’église et la reconstruction d’une nouvelle charpente et couverture pour contenir la cloche destinée aux services de la commune.

Adjudication attribuée à Jean Dubreuil, pour 130 livres. Il fournira les nouveaux matériaux et pourra récupérer les anciens.

  • 5 vendémiaire an IV (25 septembre 1795)
    Pour la première fois Neuilly Le réal remplace Neuilly sur Sanne.
  • 16 frimaire an IV (6 décembre 1797)
    Plantation d’un arbre de la liberté sur la place de Neuilly-le-Réal.

L’église Saint Julien (fin du XIXe siècle : 1875-1878)

Saint Julien
Mur ouest et façade sud
La brique polychrome en Sologne bourbonnaise  : voir Montbeugny

Elle a été construite sur le site de l’ancienne église. Elle est bâtie en briques polychromes typiques de la Sologne bourbonnaise. Orientée vers le nord, elle possède une nef de quatre travées, une abside à cinq pans. Les murs sont tous décorés de peintures à la gouache contrecollées sur toile ou marouflées, exécutées de 1890 à 1898 par l’abbé Taconnet.

L’édifice renferme également le tableau Saint Sébastien Saint Roch peint au début du XVIe siècle.


Pour la Petite Histoire
Gabrielle d’Estrées est née entre 1570 et 1573 au château de La Bourdaisière ou au château de Cœuvres. Elle était fille d’Antoine d’Estrées - baron de Boulonnois, vicomte de Soissons et Bersy, marquis de Cœuvres, gouverneur de l’Ile de France - et de Françoise Babou de la Bourdaisière.
En 1590, le Grand écuyer de France présente sa maîtresse, Gabrielle d’Estrées, au roi Henri IV. Le roi tombe immédiatement sous le charme. Après lui avoir résisté pendant plusieurs mois, Gabrielle d’Estrées finit par lui céder et devient sa maîtresse en 1591.
Le roi est tellement amoureux qu’il répudie Marguerite de Valois, son épouse depuis 1572.
Il marie Gabrielle d’Estrées par convention ; elle entre à la cour et le roi la fait marquise de Montceaux, puis duchesse de Beaufort.
Alors qu’elle est enceinte de quatre mois, du quatrième enfant d’Henri IV (Henri IV et Gabrielle d’Estrées ont déjà eu ensemble trois enfants « bâtards »), dans la nuit du 9 au 10 avril 1599 elle est subitement prise de terribles convulsions et succombe vraisemblablement d’une apoplexie foudroyante.
Henri IV lui offre des funérailles royales et porte le deuil en s’habillant entièrement en noir, ce qu’aucun roi de France n’avait jamais fait.
Quel lien avec la Sologne Bourbonnaise ?
Selon la tradition, Henri IV aurait rencontré sa maîtresse à Neuilly-le-Réal. Ils se seraient retrouvés dans la Maison Marsiteau, aujourd’hui connue sous le nom de « Logis Henri IV » (cf. onglet « La Sologne Bourbonnaise », chapitre « Les communes de la Sologne Bourbonnaise », rubrique Neuilly-le-Réal), une maison qui fut léguée à la commune par M. Aurousset en 1948.
Le Logis Henri IV est aujourd’hui un restaurant gastronomique fort apprécié.


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