Sète

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !

Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !

Paul Valéry (Le Cimetière marin, 1920)
Le cimetière marin

Sète (en occitan Seta) Sète est surnommée « l’île singulière » ou encore « l’île bleue ».
Jusqu’en 1927, Sète a changé de nom à plusieurs reprises.
Ce nom trouverait son origine dans la forme qu’a le mont Saint-Clair vu des villes alentour, faisant penser à une baleine surplombant la mer.

De Ceta, Seta, ou Cetia au Moyen Âge (du latin cetus, ou du grec kêtos, baleine), elle fut à un moment appelée Montmorencette après l’édification d’un fort sur le mont par le duc de Montmorency. En 1666, sous le règne de Louis XIV, commence l’édification du port et on écrit le plus souvent Sète mais aussi Sette ou Cette.

Au début du 18ème siècle, Cette devient l’écriture officielle, ce qui n’empêche pourtant pas les auteurs d’utiliser des orthographes différentes. Le 23 octobre 1793, le conseil municipal décide que Cette « équivoque le pronom » et que la ville s’appellera Sète. Mais quelques années plus tard, Cette réapparaît, et ce jusqu’en 1927. Le 27 août de cette même année, le conseil municipal, présidé par le maire de l’époque, Honoré Euzet, s’appuie sur les arguments avancés en 1793 pour solliciter le changement de nom auprès des pouvoirs publics, une demande satisfaite par un décret en date du 20 janvier 1928.
Jusqu’en 1927, l’orthographe de son nom était « Cette ».

Georges Brassens évoque ce changement de nom dans sa chanson Jeanne Martin.

Selon une autre hypothèse, le nom viendrait du terme pré-indo-européen « set » qui désigne une montagne.

En 1703, à l’occasion de la consécration de l’église Saint-Louis, Louis IX, saint patron du port, devient également saint patron de la ville.

Depuis, Sète lui rend hommage chaque année, le 25 août, sauf période de conflit.

Le mont Saint Clair, au premier plan

Le mont Saint-Clair est un ancien volcan. C’est donc un endroit chargé d’une énergie tellurique puissante. Culminant à 175 m, le mont, vu des alentours, ressemble à une baleine,.
Les fouilles archéologiques du bassin de Thau mirent au jour des traces d’habitat datant de l’âge du bronze, sous deux mètres d’eau au large du quartier du Barrou. L’endroit fut habité par les celtes, puis les grecs et les romains. La position du mont, ainsi que sa hauteur, en fit un refuge pour la navigation, et ainsi, l’endroit devint une étape commerciale maritime.

Au 9ème siècle, le mont fait partie de l’abbaye d’Aniane, puis d’Agde. Il devint un poste de veille contre les pirates puis les corsaires, comme le célèbre Barberoussette, pirate du 16ème siècle qui allumait des feux sur le mont pour attirer les bateaux.

Le mont ne fut jamais très peuplé, mis à part quelques pêcheurs travaillant sur l’étang de Thau.
Au 12ème siècle, un oratoire dédié à saint Clair fut construit à son sommet. En 1586, le fortin de Montmorencette y fut construit en l’honneur d’Henri II de Montmorency. Richelieu le fit démolir en 1682. C’est à cette époque qu’un ermite, frère Hilarion, vint s’installer dans les ruines. D’autres moines le suivirent et bientôt un petit monastère s’installa.

Au 19ème siècle, la chapelle fut reconstruite, s’appuyant sur les restes de pans de murs militaires. Elle fut dédiée à Notre-Dame de la Salette le 19 septembre 1866.

La tour de la chapelle pourrait être confondue avec un clocher. C’est en fait un ancien signal géodésique (qui indique une position précise et qui fait partie d’un réseau de triangles avec d’autres sommets géodésiques). Il est surmonté d’une statue de la Vierge.


Pour la petite histoire
Plusieurs légendes racontent l’histoire sous un autre angle…comme celle de :
. L’ancien golfe de Thau et de sa ville, dont les habitants, devenus trop fiers, furent punis par Poséidon. Il remonta avec son trident une énorme baleine, qu’il déposa à l’entrée du golfe. La baleine, apercevant le dieu de la Mer, se pétrifia, devenant le mont Saint-Clair. Le golfe devint alors étang.
. L’histoire médiévale des trois frères de Saint-Martin de Londres (dont l’étymologie dérive du mot celtique lund qui signifie marais.
Les trois frères, Guiral, Loup et Clair, étaient amoureux de la même jeune fille. Seuls leurs exploits guerriers devaient les départager. Ils revinrent des croisades couverts d’honneur.
Mais la belle ne put choisir, étant morte la veille. Ils décidèrent alors de vivre en ermites. Ils montèrent chacun sur l’un des trois pics formant un triangle autour de Saint-Martin, et tous les 24 décembre, ils allumèrent des feux à leur sommet pour signaler leur présence.
Il y eut trois feux, puis deux, puis un seul, et enfin, plus rien. En leur hommage, les trois pics furent appelés Saint-Guiral, Saint-Loup et Saint-Clair.

Sète vue du Mont Saint-Clair
Le vieux port

Église décanale Saint-Louis (Toute fin 17ème - consacrée en 1703

Architecte Charles-Augustin-Daviler

L’église Saint-Louis (qui porte le titre de décanale : église du doyen) est le plus ancien monument de la ville de Sète. Elle a été bâtie au début du 18ème siècle sur les plans de Daviler. Son clocher est surmonté d’une Vierge à l’origine dorée à la feuille puis en cuivre repoussé de 7 m de haut.

Ce clocher a abrité jusqu’au début du 20ème siècle deux importantes cloches réalisées par Jean Poutingon en 1761. Ces cloches ont malheureusement été refondues.

L’étage supérieur, sorte de lanterne ouverte sur ses quatre côtés, en fer et zinc, auquel on accède par un escalier en colimaçon en bois, fut rajouté au milieu du 19ème siècle.

Le tout est surmonté d’une terrasse sur laquelle fut installée une statue de la Vierge
L’orgue de la décanale Saint-Louis a été construit par Prosper-Antoine Moitessier en 1843. Maurice Puget a fait quelques travaux en 1931. Alain Sals, qui avait restauré l’instrument en 1975 (année de son classement) a réalisé il y a quelques années un relevage.

L’association des Amis de l’orgue de Saint-Louis veille sur l’instrument depuis 1969. Les Rencontres autour d’un orgue, organisées chaque été depuis de nombreuses années, ont accueilli de nombreux organistes.

Sur le buffet de l’orgue de Saint-Louis est apposée une plaque commémorative d’Honoré-Henri Euzt (1854-1926), musicien et compositeur, qui fut chef de chœur à Saint -Pierre de Sète puis maître de chapelle à Perpignan, et enfin organiste de Saint-Louis pendant 44 ans.


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