Brunoy

Brunoy est situé dans le département de l’Essonne en région Ile de France. La ville se situe à 21 km au sud-est de Paris.

Toponymie
Si le lieu est mentionné en Braunate in Brigeo en 633, la ville prendra de nombreux noms au fil des siècles comme Brennacum au 12ème siècle, Brunayim au 13ème siècle ; Brenau au 14ème siècle ; Brunay au 15ème siècle.
Puis Brunois sous Napoléon Bonaparte et enfin Brunoy aujourd’hui.

Un peu d’histoire
La voie romaine qui reliait Paris (Lutèce) à Sens (Agedincum) passait par Brunoy.
Au 13ème siècle, les Brunayo sont seigneurs de la région et la ville garde depuis les armes de cette famille. Il faut attendre le 17ème siècle pour que le domaine, à nouveau réuni, soit amené en dot par Anne Elisabeth de Lannois à Charles de Lorraine. Domaine qui passera dans les années suivantes dans la famille de La Rochefoucault.
Au siècle suivant, Jean Paris de Monmartel, gardien du trésor royal achète le domaine en 1722.
Sa fortune lui permis de transformer le château féodal, de créer les grandes eaux de Brunoy qu’il souhaite aussi grandioses que Versailles, de financer l’église paroissiale.
Louis XV et la marquise de Pompadour séjournèrent à Brunoy car Jean Paris de Monmartel était le parrain de Jeanne-Antoinette Poisson, la future Madame de Pompadour.
Une relation privilégiée qui va permettre à Jean Paris de Monmartel de mettre la main sur les Ministères des Finances, de la Guerre et des Affaires Étrangères.
Le duc de Saint Simon écrira d’ailleurs dans ses mémoires « Les Paris sont redevenus les maîtres des finances et que l’on voit la Cour à leurs pieds ».
A la mort de Jean Paris, son fils le marquis Armand-Louis Joseph Paris de Monmartel hérite du domaine mais fantasque, extravagant, il dilapida toute sa fortune et ruiné céda son domaine, en 1774, au comte de Provence, Monsieur frère du roi Louis XVI, le futur Louis XVIII.
Après la Révolution, le grand château fut rasé, et le domaine démantelé. En 1815, le roi Louis XVIII confère le titre de marquis de Brunoy au duc de Wellington (Le duc de Wellington bat définitivement Napoléon à la bataille de Waterloo).

Eglise Saint Médard

Le saint patron de l’église est Saint Médard et le saint patron secondaire est saint Roch. Saint Roch car lié à l’histoire des Paris de Monmartel qui venaient de la paroisse Saint Roch à Paris et probablement suite à la grande peste de Marseille de 1720.


La Peste
Le 25 mai 1720, le Grand Saint Antoine, un bateau venu du Levant (Syrie), accoste à Marseille en apportant la peste. La peste se répand alors rapidement dans la cité et décime la population (L’épidémie fera 120.000 victimes en Provence).
Louis XV ordonne la mise en place d’un cordon sanitaire pour « empêcher » la peste de remonter la vallée du Rhône et protéger la France et confie aux frères Paris la charge d’approvisionner la Provence en subsistances.
Les frères Paris, Antoine l’ainé, le second la Montagne, le troisième Duverney et le quatrième Montmartel avaient fait leurs preuves dans l’approvisionnement des vivres aux armées.

Bâtie sur les ruines d’une chapelle mérovingienne, la première église date du 12ème siècle, agrandie au 13ème.
Le clocher est élevé au milieu du 16ème et la première pierre posée par Françoise de Rouy, la veuve de Pierre de Lannoy, seigneur de Brunoy.
A partir du 18ème siècle après l’acquisition des terres de Brunoy par Jean Paris de Monmartel considéré comme le personnage le plus riche du royaume après le roi Louis XV, ce dernier dépensa sans compter pour embellir l’église.
A cette époque rien n’était trop beau pour l’église et, peut-être, s’achetait-on ainsi des grâces pour un peu de Paradis.
A la mort de Jean Paris, son fils le marquis Armand-Louis Joseph Paris de Monmartel continua à embellir l’église.

Le clocher fut agrandi par marquis Armand-Louis Joseph Paris de Monmartel et équipé de huit cloches. A cette époque il fut assigné une charge de carillonneur.
En 1927, il ne restait dans le clocher qu’une seule cloche, qui fut remplacée,

« pavete ad sanctuarium meum » (Craignez et révérez mon sanctuaire)

A gauche, les armes de Pierre de Lannoy.
A droite les armes de Françoise de Rouy, son épouse.

Le chevet

Les arêtes du chevet sont étayées par des contreforts entre lesquels ont été ouvertes des baies en plein cintre, surmontées d’un oculus.
Au premier plan on remarque une ouverture aveugle.surmontées d’un oculus.

  • La nef

La porte franchie, on reste émerveillé par la beauté et l’éclat de la décoration de l’église.

La nef, en berceau renversé, est recouverte au 18ème siècle de lambris peints de couleur blanc cassé à cadres moulurés et rehaussés de dorures, de sculpture de guirlandes dorées de fruits et fleurs, des panneaux peints sur le thème des litanies de la Vierge et de tableaux réalisés notamment par Jean-Bernard Restout.
Le pavement rouge, noir et blanc en trompe l’œil pour évoquer des marches d’escalier : on monte vers le chœur, est en marbres de Carrare et des Pyrénées.

  • Le chœur
    • L’autel date du 19ème siècle.

      Sur la façade de l’autel :
      A gauche Saint Médard
      Au centre, une croix rayonnante
      A droite, Saint Roch

    • Le tabernacle

      La porte du tabernacle est ornée de deux guirlandes nouées.

    • Le christ en croix (ivoire) est étrangement placé sur une gloire.
    • Le tableau du retable représente « Saint Médard prêchant ».
      Détail du tabernacle
  • La chaire à prêcher

    La chaire à prêcher est ornée de bas-reliefs dorés sur fond blanc avec l’abat-voix surmonté d’une magistrale gloire.
    La gloire semble inspirée de la gloire divine d’Etienne Falconet qui couronne l’autel où repose le groupe de la nativité de Michel Anguier de l’église Saint Roch à Paris 1er : voir ici.

    Chaire : Détail de la cuve
    Chaire : Détail de la cuve
    Chaire : Détail de l’abat-voix

    Au centre de la gloire le triangle symbolisant la trinité sur lequel est gravé le nom de Dieu sous la forme de quatre lettres, ou Tétragramme.
    (Cette représentation triangulaire sera abandonnée au 19ème siècle pour éviter la confusion avec le signe de l’ordre maçonnique venu d’Angleterre).

  • Le banc d’œuvre, style Louis XVI, dédié à Saint Roch

Situé en face de la chaire à prêcher, le banc d’œuvre était réservé aux membres du conseil de fabrique appelés marguilliers.
La fabrique désigne un ensemble de personnes, clercs et laïcs, désignés au sein d’une communauté paroissiale catholique pour l’administration de la paroisse (collecte de fonds, entretien des biens, tenu des registres : enregistrement des mariages, décès, naissance, baptême, etc.)

Bois : peint, doré ; 3ème quart 18ème siècle.

A gauche, médaillon au monogramme de Jean Paris de Monmartel.
A droite, médaillon au monogramme de l’épouse de Jean Paris de Monmartel.

Sur la façade du banc d’œuvre, les attributs traditionnels de Saint Roch : La pèlerine portant la coquille qui rappelle que Saint Roch est invoqué par les pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle ; le bourdon (bâton de pèlerin) ; la gourde.
On remarque les trois tons de dorure utilisés pour accentuer l’effet de relief. Cette technique est généralisée sur l’ensemble des éléments de décoration de l’église.

  • L’orgue

Le nouvel orgue de l’église dû au facteur d’orgues Bertrand Cattiaux, a été béni le 23 novembre 2008 par l’évêque d’Evry-Corbeil Essonnes.

Il vient remplacer un premier orgue dû au marquis Armand-Louis Joseph Paris de Monmartel et un second installé en 1946. Ce dernier a été transféré en 2005 dans l’église Saint-Pierre Fourier.
La tribune rectiligne, en bois peint en blanc et doré est soutenue par deux colonnes corinthiennes cannelées et dorées, ornée d’une frise à enroulements.

  • La chapelle du Sacré Cœur
    Détail de l’autel

    Sous le nœud de Marie-Antoinette : chute de blé et raisin ; guirlande de plantes.

    Détail sur boiserie

    La chapelle du Sacré Cœur est l’ancienne chapelle Saint Roch réservée à la famille de Jean Paris de Monmartel, le bienfaiteur de la paroisse.
    Des dalles funéraires, au sol, indiquent l’escalier de descente au caveau de Jean Paris de Monmartel et de sa troisième et dernière épouse, Marie-Armande de Béthune Sully.

  • La chapelle de Notre-Dame des Victoires

    La fresque murale derrière la statue célèbre le couronnement de la Vierge dans une idéalisation de la ville de Brunoy et de son église (œuvre de Georges Poilleux-Saint Ange).

  • Les lustres à pampilles, en forme de cor de chasse (avec nœud de Marie-Antoinette).
  • Le confessionnal
  • Les fonts baptismaux

    La cuve et la colonne sont en marbre.

  • Statuaire

    A gauche, Saint Joseph
    A droite, Saint Antoine de Padoux

    A gauche, Saint Jean
    A droite, Sainte Thérèse de Lisieux

  • Vitraux du chœur

Les vitraux sont dus à Emile Hirsch entre 1885 et 1896.

  • Autres vitraux

A droite Saint Médard

  • Quelques tableaux

    Jésus Christ donne à Saint Pierre les clefs de l’Eglise (copie)
    (Original, Jean Auguste Dominique Ingres, vers 1871, musée de Montauban).

    La Grande Sainte Famille de François Ier (copie)
    (Original, Raphaël, vers 1751, musée du Louvre).


Pour en savoir plus
. Société d’Art, Histoire et Archéologie de la Vallée de l’Yerres – SAHAVY : http://sahavy.free.fr
. Fascicule de l’église remis par Jean-François Bertina, avril 2012

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