Beauregard l’Evêque

Le village de Beauregard se situe sur un piton rocheux. L’Allier, alimentée par le Joron, passe au pied du village à l’ouest. Le village est composé de plusieurs quartiers et hameaux, ou domaines (Courcourt, Mirabeau).

A gauche, Tour de Courcourt
A droite, prieuré de Mirabeau

Ce bourg qui constitue une sorte de belvédère sur la plaine de la Limagne, fut pendant des siècles et jusqu’à la Révolution, la résidence d’été des évêques de Clermont.
Construit sous le règne de Louis XV, le château fut démoli en 1804 mais il subsiste encore une longue muraille extérieure frappée d’un blason, un pavillon du XVIIe et de belles terrasses dues à Massillon au XVIIIe siècle.

A gauche, blason sur la muraille extérieure.
Au centre, le château sur son promontoire. La grosse tour carrée signale de loin le village.
A droite, le pavillon du XVIIe et les terrasses du XVIIIe.

De 1724 à 1731, Massillon entreprit une série de travaux et restauration importants dans sa résidence seigneuriale conjointement à ceux du palais épiscopal de Clermont : terrasses entourant le château de toute part, chapelle garnie d’une riche argenterie à ses armes, et ornée de boiseries sculptées identiques à celles de Clermont. Ce chef d’œuvre, selon les témoins, a été réalisé par un maître menuisier de Clermont originaire de Saint Julien de Coppel, Pierre Sureau. Ces pièces ont été transférées à la Révolution en l’église de Lempdes avant d’être vendues à un brocanteur. Le testament de l’évêque donne le nom du concierge du château, Cousson, à qui il lègue une rente annuelle et viagère de cent livres.

Dans le bourg : maisons à pans de bois

Au fronton de la porte : 1571

Corniche de ce qui devait être, autrefois le poteau cornier, en bois

A l’ouest de Beauregard, sur les bords de l’Allier, l’église de Saint Aventin (XIIe), entourée de son cimetière, est l’église paroissiale d’un village disparu.

Saint Aventin

Le village de Saint-Aventin a disparu, mais la vieille église dédiée à saint Aventin, patron des mariniers, se dresse toujours sur le petit monticule placé entre l’Allier et son affluent, le Joron (à 2 km au nord-ouest du bourg).

Chapelle Saint Aventin (10ème et 11ème) sur les bords de l’Allier.
Chapelle de cimetière dédiée à l’un des deux anciens patrons de la paroisse.
Edifice d’une seule nef rectangulaire que prolonge un chœur dont le chevet.
On peut voir au plafond un ex-voto représentant un trois-mâts placé par les mariniers de l’ancien port de la gabelle tout proche qui assurait le transit des marchandises telles les poteries de Lezoux.


Devise des mariniers
Si manants sur terre
Seigneurs sur eau
Nous sommes

Mirabeau

Edifié au XVIe siècle à la demande de l’évêque de l’époque, Guillaume Duprat, le couvent des Minimes, (Ordre religieux italien, fondé par Saint François de Paule). Le couvent a été vendu comme bien national après que les moines en aient été chassés. La propriété prit le nom de Mirabeau, l’acquéreur de l’époque étant un grand admirateur du révolutionnaire. Puis elle fut laissée à l’abandon avant d’être transformée en exploitation agricole.

Les moines avaient fait construire une église de style gothique flamboyant et Renaissance.
Dans les décors du couvent figurent fréquemment le Cœur, emblème des Minimes et les attributs de l’évêque : la mitre et la crosse ainsi que le blason de la famille Duprat : « Trois trèfles de sinople : deux en chef, un en pointe ». Cœur et blason sont souvent enlacés.

Entrée ouest

A gauche, voûte gothique de la chapelle.
A droite, monogrammes du Christ et de Marie.

Clés de voûte

Peintures murales (détails)


A gauche, saint François de Paule est représenté avec des religieux de son ordre : sa tête est surmontée d’une auréole ; de ses deux mains, il tient un bâton enflammé et un chapelet pend à son bras.
A droite, saint Jean-Baptiste est représenté avec des religieux. Sa tête est surmontée d’une auréole, de même que l’agneau couché à ses pieds : de tous les prophètes, il fut celui qui désigna le Messie : « l’Agneau de Dieu ». Il tient également un bâton enflammé.

Beauregard l’Evêque

Toponymie
On relève les différentes appellations suivantes : Bellum Regardum (1103), Castrum Dicitur inter duos rivos (1212), Belragard (1262), Apud Bellum Regardum (1286), Belli Regardi (1318), Belregard (1418), Ville de Beauregard (1560) et enfin Beauregard-l’Evêque. Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le nom de la commune est, pour une courte période, redevenu simplement Beauregard.

Audigier (1659-1744) mentionne « une petite éminence, au-dessous du château de Beauregard sur le chemin de Lezoux, d’où l’on tire un minéral apprécié pour la peinture à fresque et à huile par les marchands de Clermont ».
Il considère les vins de Beauregard parmi les plus renommés et que l’on « ne mépriserait pas dans les meilleures tables de Paris s’ils pouvaient être transportés sans demeurer longtemps en chemin ». Audigier cite également « deux sources d’eaux minérales entre Beauregard et Jozef, au-dessous du bois du prieuré de Médagues, l’une appelée le petit Bouillon et l’autre le grand Bouillon ». Massillon, en proie à de violents maux d’estomac, en buvait régulièrement afin de se soulager.

Dom Boyer est reçu, les 13 et 14 janvier 1711, par les Minimes de Beauregard lors de sa collecte d’informations pour la Gallia Christiana. Il y revient, le 5 juillet 1712. Le 10 il est à Clermont où les Minimes de Beauregard viennent de remettre une relique de Saint François de Paule à ceux de Clermont pour la procession du reliquaire exécuté par l’orfèvre Dangoran natif de Bourges.

Massillon, prédicateur et évêque de Clermont, décède à Beauregard le 28 septembre 1742 à 10 heures du soir. Les entrailles et le cœur sont inhumés dans l’église paroissiale entre l’entrée du chœur et la première marche du maître autel alors que le corps est transporté, dès le lendemain du décès au palais épiscopal de Clermont. Il y demeura trois jours avant d’être inhumé, le 2 octobre 1742 vers 11 heures, dans le chœur de la cathédrale en présence du célébrant Paul de Ribeyre évêque de Saint-Flour. La pierre tombale noire, gravée en lettres gothiques, a été déplacée et remplacée.

Eglise saint Etienne

Extérieur

Porte principale, surmontée d’une statuette représentant un moine. On le reconnaît à sa bure et au cordon à nœuds qui le ceint.

D’énigmatiques sculptures peuplent les murs]

Intérieur
On entre dans un espace clos qui correspond au chœur de la première église.

[|Saint Expédit et saint François d’Assises (avec les stigmates)


On peut voir la statue de saint Expédit, patron des causes désespérées ainsi que des documents d’Archives et les reproductions des blasons des différents hôtes de ces lieux depuis 1614.
Une deuxième porte ouvre sur la nef centrale qui conduit au chœur actuel.
Le chœur de l’église actuelle est orientée vers l’ouest.

La nef et la porte de communication avec l’ancien chœur
  • Le chœur

    A droite, le maître-autel surmonté d’un retable dont le panneau central représente une Assomption, provient du prieuré de Mirabeau.
    Les colonnes torses sont sculptées de grappes de raisin.

  • L’autel en bois doré est orné de statuettes . Il est encadré par deux bustes reliquaires représentant deux Minimes.

    A gauche, saint Antoine, l’Egyptien
    A droite, saint Roch

  • Bustes reliquaires.

    Bustes reliquaires représentant deux Minimes du couvent de Mirabeau.

  • Tombeau de l’autel.
    Le tombeau est orné d’une reproduction de " La Cène " de Léonard de Vinci.
  • De chaque côté un ange porteur de candélabre.
  • Les stalles :

    Elles sont ornées de blasons. Ceux qui portent la crosse ou la mitre sont ceux des évêques qui ont séjournés au château de Beauregard.
    On remarque le premier blason « Trois trèfles de sinople : deux en chef, un en pointe », blason de la famille Duprat.

On peut noter, au fil des années, les évêques qui ont successivement séjournés au château de Beauregard :
• Martin Gouges, mort au château en 1444.
• Jacques d’Amboise, mort au château en 1516.
• Guillaume Duprat de 1529 à 1560 (1er blason sur la stalle).
• Joachim d’Estaing de 1614 à 1650 (2ème blason sur la stalle)..
• Louis d’Estaing de 1651 à 1664 (2ème blason sur la stalle).
• Gilbert de Vegny d’Arbouze de 1664 à 1682.
• François Bochard de Saron Champigny de 1687 à 1715 (4ème blason sur la stalle)..
• Jean-Baptiste Massillon de 1717 à 1742.
• François-Marie Le Maistre de La Garlaye de 1742 à 1776.
• François de Bonal de 1776 à 1791

  • Dais ornés de peintures d’ange musiciens surmontant le siège de l’abbé.
    Le dossier porte les armoiries :

    A gauche du chapitre de la cathédrale
    A droite de la Papauté.

  • A droite, la cuve de la chaire a été transformée en lieu de proclamation de la Parole.

  • Voûte du chœur.

    Les nervures de la voûtes retombent sur des culots ornés d’étranges portraits.

    Dans les deux chapelles latérales, les retables en bois présentent, avec le panneau au dessus du Maître-autel, une allégorie des 3 vertus théologales : Foi, Espérance, Charité.
    On peut lire, dans un macaron rouge Fides, Carita. Spes.

    Foi - Charité - Espérance
  • Chapelle nord : Chapelle Saint Aventin

    A gauche, curieuse statue de Saint Aventin, à la tête disproportionnée.
    La statue a en effet été décapitée puis la tête récupérée a été recollée sur le corps d’une autre statue.
    A droite, Saint Laurent avec son gril sous le bras et palme du martyre.

  • Bas côté sud : Chapelle de Notre Dame de Beauregard.
  • Blason encadrant l’autel de Notre-Dame de Beauregard.
Notre Dame de Beauregard

Catégorie : Sculpture
désignation :statue : Vierge à l’Enfant
localisation : Auvergne ; Puy-de-Dôme ; Beauregard-l’Evêque
édifice : église Saint-Aventin
dénomination : statue
matériaux : bois
description : Statue peinte en blanc
dimensions : h = 180
Iconographie : Vierge à l’Enfant
Siècle : 18e siècle
protection MH : 1956/03/25 : classé au titre objet
propriété : propriété de la commune
type d’étude : liste objets classés MH
copyright : © Monuments historiques, 1993
date versement : 1993/07/23
Référence  : PM63000127
(In www.patrimoine-de-france.org)
  • Mobilier
    Pietà - Vierge à l’Enfant
    Armoires aux Saintes huiles - Cuve baptismale - Détail bénitier

Aux alentours : Ancienne ferme fortifiée de Saint Pardoux


Portfolio

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