Savigny le Temple

Savigny le Temple est situé dans le département de Seine et Marne en région Ile de France à 30 km de la Capitale.
Le village rural d’origine a connu une urbanisation massive dans les années 1970 lors de son intégration à la ville nouvelle de Melun-Sénart.

Etymologie
On distingue deux origines du nom de Savigny.
D’une part, Savigny viendrait du latin Sabinus ou Savius désignant à Rome les habitants de la province, la Sabine.
Sabiniacum ou saviniacum désigne les domaines gérés par des gens portant le patronyme Sabinicus.
En langue d’Oil est resté Savigny qui s’est décliné en Savignac en langue l’Oc.
D’autre part, Sabinum signifie en latin « vin du pays des sabins ». Or de nombreux documents attestent que les coteaux de Savigny étaient couverts de vignes. Sabiniacum désignant les domaines producteur de vin aurait donné le nom de Savigny.
La plus ancienne mention écrite où figurerait une allusion au patronyme de la commune (Sabiniacum potesta) daterait de 986.

Histoire
On estime généralement que c’est dès la période gallo-romaine, vers les 3ème et 4ème siècles de notre ère, qu’aurait débuté la mise en valeur du territoire de Savigny.
Le territoire communal est implanté en bordure de la route reliant Lutèce (Paris) à Agendicum (Sens), actuellement route nationale 6.
C’est au 10ème siècle que Savigny devient domaine royal après la conquête franque.
Louis VII, au retour de la deuxième croisade (1147-1149), décide de récompenser l’ordre militaire du Temple de France commandé par Evrard de Barres, pour sa conduite héroïque en Terre Sainte.
La charte de donation est datée de 1149.
La commanderie qui est alors construite se trouve à l’emplacement actuel de la ferme du Coulevrain (dite aussi Grande ferme).
Mais deux siècles plus tard, au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel (le petit-fils de Saint Louis).
L’ordre original de moines-soldats qui s’est illustré en Terre sainte avait acquis trop de puissance et trop de richesse pour ne pas s’attirer la jalousie des féodaux et la convoitise du roi.
L’ordre est dissous et les possessions de Savigny le Temple (comme toutes les possessions templières de France) passent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis aux Chevaliers de l’Ordre de Malte.
La guerre de Cent Ans ravage Savigny et le reste de la région et quand elle prend fin vers 1470, les Hospitaliers sont conduits à vendre une partie de leurs terres aux paysans aisés mais aussi à la bourgeoisie urbaine d’Ile de France.
La commune semble peu touchée par les Guerres de Religion qui ébranlent la France au 16ème siècle, les protestants étant peu nombreux dans la région.
De même, la Révolution française n’affecte pas le village qui prend le nom de Savigny sur Balory, de 1793 à 1798 du nom du ru de Balory qui entaille le plateau dans la partie sud de la commune.
En 1800, le général Bernadotte acquiert le domaine pour son épouse Désirée Clary.


Le général Bernadotte
Général pendant la Révolution, ministre sous le directoire, il continua sa carrière dans l’armée, aux côtés du futur Napoléon Ier avec lequel il entretenait des relations difficiles « La différence entre lui et moi ce que je n’ai jamais mangé à la gamelle » disait de lui Napoléon Bonaparte.
Faut dire aussi que le général Bernadote avait épousé en 1797 Désirée Clary, la première fiancée de Napoléon Ier.
Maréchal d’Empire, il est choisi par le roi Charles XIII de Suède qui est sans héritier.
Lors de la campagne de Russie qu’il refuse, Bernadotte rompt alors avec Napoléon et participe à la coalition contre l’empereur.
En 1818, trois ans après Waterloo, Charles XIII meurt et l’ancien militaire est proclamé Roi de Suède et de Norvège sous le nom de Charles XIV Jean de Suède.

Au 19ème siècle, les habitants cultivent surtout le froment, utilisé pour la fabrication du pain blanc et l’avoine pour les chevaux.
Les années 1950 voient l’introduction de la culture du maïs et surtout, grâce au remembrement la concentration des terres.
A partir des années 1970, la ville s’est tournée vers les activités du tertiaire mais la transformation du vieux terroir rural en une ville nouvelle s’est faite dans le souci de ne pas étouffer la nature : « Grandir, mais sans perdre son naturel ».

La ferme du Coulevrain

Propriété royale donnée à l’ordre du Temple de France, en 1149, par le roi Louis VII en reconnaissance de la bravoure et de la loyauté des moines-soldats lors de la deuxième croisade.
Sur l’emplacement de la commanderie templière, l’ensemble des bâtiments agricoles remarquablement organisé autour d’une grande cour carrée date pour ses parties les plus anciennes du 16ème siècle.
Au 19ème siècle, le développement de l’exploitation de la betterave sucrière s’étend et les bâtiments accueillent une distillerie.
L’immense domaine qui exploite plus de 300 hectares de céréales, le blé essentiellement et de betterave cessera son activité en 1986.
A cette date, la Ville nouvelle de Sénart acquiert alors le bâti pour le protéger et la commune de Savigny le Temple confère au site une vocation culturelle. L’appellation « Musée de France » obtenue par l’Ecomusée – ferme du Coulevrain en 2002 souligne la qualité des collections et des fonds scientifiques qui y sont conservés.


L’ordre du Temple
L’ordre du temple était un ordre religieux et militaire créé en 1129. Voués à la protection des pèlerins jusqu’à Jérusalem, les chevaliers du Temple ont également activement participé aux croisades.
Grâce à de nombreux dons, l’ordre du Temple disposa d’un réseau très important de commanderies à travers l’Europe chrétienne. La dissolution de l’ordre en 1312 intervient à la suite d’un conflit entre la papauté et le roi de France, Philippe IV le Bel.
(In plaquette_historique_ferme_du coulevrain)

L’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
L’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem était un ordre militaire et charitable, créé à l’issue de la première croisade pour la défense de la Terre Sainte. Il s’organise en plusieurs divisions administratives, les prieurés. Il est connu aujourd’hui sous le nom d’ordre de Malte.
(In plaquette_historique_ferme_du coulevrain)

L’église Saint Germain l’Auxerrois

L’église en grès et meulière est dédiée à Saint Germain, évêque d’Auxerre en 418.
Un lieu de culte existait déjà à cet emplacement au 9ème siècle. L’église date du 13ème siècle mais le chœur et la chapelle latérale ont été ajoutés vers la pérode gothique. Quant au clocher à double bâtière et flèche d’ardoise, il date du 19ème siècle.
Le porche en charpente est récent.

L’ensemble de l’édifice a été rénové en 1993.

  • La nef
  • Le Chœur
  • Vitraux du Chœur (16ème siècle)

    A gauche, le martyr de Saint Sébastien (tué par flèches) et le martyr de Saint Etienne (lapidé).
    Saul, le futur Saint Paul qui n’est pas encore converti, regarde la mise à mort de Saint Etienne.
    Au centre le Sacré-Chœur de Jésus. Don de la comtesse Clary.
    A droite, la passion de Jésus. Saint Jean et la Sainte Vierge sont au pied de la croix avec Marie Madeleine. Les soldats romains tirent au sort avec des dès la tunique rouge du Christ.

  • La chapelle du Saint Sacrement

    Ancienne chapelle seigneuriale.
    L’autel du Saint Sacrement, restauré en 1999, en bois taillé, peint possède un tabernacle du 18ème siècle, pivotant à trois niches dont l’une conserve ses glaces anciennes au mercure pour l’exposition du Saint-Sacrement.

  • Reliques

    Les chasses contenant les reliques de Sainte Colombe, de Sainte Rose et de Sainte Philomène, des morceaux de vêtements de Saint Vincent de Paul et de Saint Louis sont placées sur la porte de la grille séparant le chœur de la chapelle.

  • Fonts baptismaux

    Les fonts baptismaux sont de forme ovale permettant de célébrer le baptême par immersion de l’enfant.

  • Vitraux

    A gauche, Sainte Thérèse de Lisieux dont les roses représentent ses prières pour les missionnaires.

  • Vierge et Croix

    A droite, Christ en croix du 19ème siècle.

  • Plaque funéraire

    Plaque funéraire de Jean-Jacques Mithon (2ème quart du 18ème siècle)

  • Tableaux
    Saint Vincent, patron des vignerons, revêtu de sa dalmatique

    Ce tableau du saint Patron des vignerons, n’est pas sans rappeler l’origine du nom de Savigny : latin Sabinum, « vin du pays des sabins » ; latin Sabiniacum, « domaine producteur de vin ».

    L’Annonciation de la Sainte Vierge
    Mise au tombeau. Don de Napoléon III à la demande de la comtesse Clary

Les environs

  • Le ru de Balory au hameau de Noisement


Balory pourrait tirer son nom de Bas Lory. Lory déclinant soit Loure, louve ou Larris ou laris, lande, friche, sol en pente en vieux français.

  • Le pavillon Royal

    A cet emplacement Etienne-Michel Bouret, intendant du roi avait fait construire, en 1755, un véritable petit palais à l’italienne pour accueillir le roi Louis XV et les honneurs consécutifs à une telle visite, lors de ses parties de chasse. Le roi n’y vint qu’une fois.
    Détruit en 1821, il subsiste un pavillon transformé en habitation en 1898.

  • Le colza
  • En chemin

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mardi 26 avril 2016
par  gs

Le Saint Roch de Savigny le Temple

Le Saint Roch de Savigny le Temple en l’église Saint Germain d’Auxerre
technique : sculpture
désignation : statue : Saint Roch en habit de pèlerin de Saint-Jacques
localisation : Ile de France ; Seine et Marne ; Savigny le Temple
édifice : église
dénomination : statue
matériaux : (…)

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