Saint Nicolas de Véroce

Saint-Nicolas de Véroce est une commune de Saint-Gervais les Bains située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes

Etymologie
La paroisse aurait été fondée au Xe siècle, à l’époque où se répand le culte de saint Nicolas (évêque de Myre en Asie Mineure, mort vers 324) d’où la première partie de son nom. La seconde partie dérive du mot latin « varros », qui signifie « aulne vert , arbuste que l’on trouve en quantité sur ses versants.

Histoire
Saint-Nicolas de Véroce a longtemps vécu en autosubsistance grâce à ses ressources agricoles (culture et élevage).

Dès le XVIe siècle, sa population augmente et le manque de nourriture se fait sentir : c’est le début de l’émigration. Certains quittent alors le « pays », parfois définitivement, pour tenter de faire fortune grâce au commerce en Autriche, en Pologne, vers les « Allemagnes ». Tous n’ont pas atteint leur but. Cependant les émigrants qui réussissent à se faire une bonne situation n’oublient pas pour autant leurs racines et envoient à leurs familles divers dons et cadeaux.

Au XIXe siècle, l’émigration devient plutôt périodique et tournée vers la France, avant de disparaître dans les années 1880.

Patrimoine


La façade.
Elle est simple et la restauration de 2005-2008 lui a redonné son lustre du 18e siècle. Sa simplicité et sa sobriété tranche avec un intérieur éclatant de couleur et de beauté.
L’édifice est en croix latine. (C’est-à-dire que l’on peut lire le signe de la croix sur l’architecture du bâtiment)

  • Le Fronton brisé laisse une ouverture vers le ciel, royaume de Dieu.
  • Au centre du fronton brisé, la statue du Bon Pasteur, portant sur ses épaules la brebis égarée (Luc XV 3-7)
  • A gauche, Saint-Pierre, premier pape, qui reçut de Jésus, la responsabilité de la future chrétienté (Mat XVI18-19)
  • A droite Saint-Paul, dans une attitude désinvolte typique de l’art populaire. Après sa conversion sur le chemin de Damas vers l’an 36, il devint un fervent apôtre du Christ et nous laissa ses épîtres destinées à encourager les Eglises naissantes et à soutenir leur foi.
  • Le portail, œuvre de Nambride Joseph, est encadré par deux colonnes en Tuf.
  • Les 4 ferrures de soutènement aux angles de la façade : 1 (côté ouest), 7 (côté sud à gauche), 2 (côté sud à droite) et 7 (côté est) = 1727, date marquant la date de construction. (In fiche signalétique de l’église)


Considérée comme l’une des plus belles de Haute-Savoie, l’église a été reconstruite entre 1726 et 1729. Elle impressionne par sa haute et lumineuse façade. A l’intérieur, les voûtes peintes en 1856 par les frères Avondo ajoutent à l’émerveillement du visiteur. On y reconnaît différentes scènes de la vie de Jésus, de celle de Saint Nicolas ainsi que la représentation de la Cène et des vertus théologales.
Un retable monumental habille le chœur. D’abord construit entre 1698 et 1702 par Jacques Clairant pour l’ancienne église, il a été repris entre 1769 et 1771 par Joseph Albertini pour s’adapter aux dimensions du nouvel édifice. Le grand tableau d’autel, peint à Vienne en 1733, est une œuvre d’Antoine Herzog représentant La Gloire de Saint Nicolas.
L’église compte également quatre autels latéraux dédiés, de gauche à droite, à la Vierge du Rosaire, à Saint Martin, aux Âmes du Purgatoire et à Saint François de Sales. L’édifice a été entièrement restauré entre 2005 et 2008. (In fiche signalétique de l’église)

Le retable : ce qui est derrière la Table


Nous avons là, un enseignement théologique typique dans l’art baroque, avec 3 étages distincts, un triptyque, avec un sens de lecture du bas vers le haut, du paroissien vers le royaume de Dieu :

1er étage, en bas : le maître-autel, avec le tabernacle doré, où l’on garde les hosties consacrées. L’Autel est à la fois la table du banquet, la pierre du sacrifice, le tombeau où le corps du Christ séjourna trois jours. L’Autel actuel, face au peuple, vient de la chapelle des Plans, et est garni d’un antependium (face visible de l’autel) en cuir de Cordoue polychrome.

2ème étage : le plan intermédiaire, des Saints sont donnés en modèle

  • A gauche, Saint-Roch : il vécut au 14e siècle. Atteint par la peste alors qu’il soulageait les malades, il fut nourri par son chien.
  • A droite, Saint-Etienne, le premier diacre. Il mourut lapidé (actes ch.7). et il tient la palme des martyrs.
  • Au milieu, le tableau central, exécuté par Antoine Herzog, de Vienne, Autriche (1733). Dans le ciel doré (et non bleu, façon de signaler que c’est le ciel de l’éternité, hors de l’espace et du temps) se tient la Trinité : Dieu le Père en bleu, le Fils Jésus en rouge, et l’Esprit sous la forme d’une colombe. La main du Christ indique la terre. Trois anges, messagers de Dieu, font la navette entre Dieu et les hommes. An centre. Saint-Nicolas : sur la terre, il a vécu une relation avec Dieu. Il apaise la tempête, dote trois jeunes filles pauvres avec les boules d’or qu’un ange lui tend, et ressuscite les trois petits enfants de la légende.



3ème étage : tout en haut, à gauche, un ange, qui tient par la main un enfant, désigne le Dieu transcendant et abstrait représenté par un triangle avec un œil en son centre. Un tourbillon d’anges et de nuages entoure cet espace (les nuages signifient que la lumière divine est cachée aux yeux des hommes comme par des nuées). Sous le dais, la Colombe représente le Saint-Esprit ou souffle de Dieu qui nous fait vivre. (In documentation dans l’église)

Antependium en cuir de Cordoue polychrome
Saint Nicolas
Saint Etienne

Agiographie : Saint-Nicholas de Myre (Evêque de Myre (✝ v. 350). Nous ne savons que peu de choses de lui. Il naquit en Asie Mineure, devint évêque de Myre et, à ce titre, il assiste et souscrit au concile de Nicée en 325. Par contre, sa vie posthume est beaucoup plus riche, grâce aux légendes sans doute fondées sur la réputation de sa bonté envers les pauvres et les enfants. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage, d’abord à Myre, puis à Bari en Italie où ses reliques furent transportées au XIe siècle pour les protéger des Musulmans. Chaque année, des délégations des Églises orthodoxes, particulièrement de Russie, viennent se joindre au pèlerinage des catholiques latins, en une rencontre œcuménique significative. Le « bon saint Nicolas » est invoqué aussi bien en Orient où il est le patron des Russes, qu’en Occident où il est le patron des enfants et, si l’on peut parler ainsi, l’ancêtre du Père Noël. http://metz.catholique.fr/ : Il est fêté le 9 mai par les Églises d’Orient.

  • Un internaute nous signale : Saint Nicolas honoré en Lorraine est aussi le protecteur des filles à marier et des prisonniers. Deux épisodes de sa légende : l’un explique qu’il fournit secrètement une dot à trois sœurs dont le père trop pauvre ne pouvait les marier, l’autre rapporte qu’il exauça les prières du seigneur de Réchicourt (actuelle Moselle), prisonnier en Terre Sainte depuis des années, qui se retrouva miraculeusement libéré de ses chaînes sur le parvis de la basilique à St Nicolas de Port (Meurthe-et-Moselle).
  • L’évêché de Metz nous signale : La fête de Saint-Nicolas de Smyrne est une fête obligatoire pour toute la Lorraine : il est son saint patron. Le diocèse de Nancy possède la Basilique St Nicolas de Port qui abrite des reliques rapportées par le chevalier Aubert de Bari.
    Le diocèse de Metz compte 36 églises ou chapelles de ce patronyme.
    Nicolas fut évêque de Myre (Asie Mineure) dans la première moitié du IVe siècle. Au VIe siècle, une église à son nom abritait son tombeau. Mais, en 1087, des marins de Bari s’emparèrent de ses reliques et les emportèrent dans leur ville qui est devenue le centre de son culte. A la même époque, le chevalier Aubert, de Port, près de Nancy, rapporta d’un voyage à Bari une relique du saint. Dans cette localité, qui prit plus tard le nom de Saint-Nicolas de Port, plusieurs églises furent construites successivement jusqu’à la belle basilique actuelle où viendront, nombreux, les pèlerins à l’exemple de Jeanne la Lorraine.
    Dans le diocèse de Metz, trente-six églises ou chapelles portent le titre de saint Nicolas. La plus célèbre est celle de Munster
    Mémoire de saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie au IVe siècle, célèbre en Occident comme en Orient, car Dieu récompensa par de nombreux miracles sa charité et son zèle apostolique.


Martyrologe romain
Délivre-nous de toutes nécessités, ô saint Père, par tes prières auprès du Seigneur. O saint pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque réclame ton secours au milieu de la tempête, prie le Christ qu’il daigne déployer pour nos âmes sa grande miséricorde. (Office orthodoxe des Sobors moscovites)


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