Maringues

Toponymie

La ville s’est successivement appelée :

Villa Maringá (1225) ; Maringues (1286-1586) ; Manergium (1372) ; Mabringoe (1650).
L’étymologie du nom de ce lieu vient des marais qui l’entouraient au nord et aujourd’hui cultivés. (D’après Dulaure)

La ville de Maringues était le chef-lieu de la terre de Montgascon.
Les seigneurs qui l’ont possédée étant les mêmes que ceux de Montgascon.

Ce sont les de Montgascon (de 1223 à 1279), puis les comtes d’Auvergne : les de la Tour-d’Auvergne auxquels succédèrent les ducs de Bouillon (ces derniers possédaient Maringues en 1789).

Maringues est héritière d’un riche patrimoine historique et religieux :

Le prêche
Maringues est l’une des trois localités de la Basse-Auvergne qui avaient été indiquées aux protestants par les édits de pacification pour l’exercice de leur culte.

Le temple
Le temple de Maringues était situé vis-à-vis de l’Hôtel-Dieu, au premier étage d’une maison, dans le faubourg du Pont et une rue appelée par dérision, rue d’Enfer.

A la suite de la révocation de l’édit de Nantes, en 1685, l’évêque de Clermont et l’intendant d’Auvergne se transportèrent à Maringues, le jour de Saint-Simon (28 octobre). On jeta alors, par les fenêtres du temple, les livres, pupitres et tableaux qui s’y trouvaient. L’accoudoir du dernier pasteur, le père Théodore de La Chaumette, docteur en théologie, fut brûlé au-dessous de la grande halle.

En 1566, la sénéchaussée de Riom transféra son siège à Maringues à cause de la peste. La même année (1566) et le 27 mars le roi Charles IX qui venait de St-Priest-Bramefant, y coucha et en repartit le 28 pour Pont-du-Château.
Prise de la ville par les royalistes
Maringues tenait pour le parti ligueur. Le capitaine Chappes, à la tête d’un corps de volontaires royalistes, mêlés à sa compagnie de carabiniers, s’empara de cette ville par surprise le 21 décembre 1589, à une .heure du matin, et s’y fortifia. Voyant qu’il n’était pas inquiété, il y laissa le commandement à son lieutenant, comme lui protestant, et au catholique Dauval. Il commença ensuite ses excursions dans les alentours. L’année suivante, il y tenait bonne garnison secondé par le capitaine Basset. Tous deux conduisirent leurs troupes à la bataille de Cros-Rolland, près d’Issoire (15 mars1590). En 1593, Maringues tenait pour le parti de Valois.

En 1586, le duc de Joyeuse passa avec l’armée royale.

Les Récollets
Ce couvent supprimé par la Révolution fut fondé en 1613 par Claude Thierry, doyen de la cathédrale de Clermont, et le duc de Bouillon, seigneur de Maringues.

Le couvent des Ursulines
Le couvent des Ursulines (fondées en 1662 par Benoît de Saint-Port ou Fort.)

Il abrite aujourd’hui l’hôtel de ville et certaines parties sont toujours caractéristiques de cette architecture religieuse (les arcades notamment).

Des Ursulines, venant de Thiers se sont installées à Maringues en 1666. Leur mission était d’instruire et d’éduquer les jeunes filles. C’était un couvent important qui abritait 33 religieuses, 108 pensionnaires et 200 externes.

La construction du couvent a débuté en 1661 et s’est poursuivie jusqu’en 1700. Il a été construit avec les matériaux du château de Montgascon, détruit en 1632 sur ordre de Richelieu.

Le couvent comportait plusieurs bâtiments : des parloirs, des logis, une église, une grange et une chapelle qui ouvraient tous sur une cour centrale ornée de jardins. Le bâtiment principal s’élève sur deux étages couverts en voûtes d’arêtes. Le rez-de-chaussée était une galerie rythmée d’arcades en plein cintre toujours visibles aujourd’hui.

Le couvent a été vendu après la Révolution, en 1791, et séparé en lots cédés à la ville. Des travaux réalisés par Claude françois Marie Attiret ont permis un réaménagement entre 1809 et 1810.

La charte de commune
Au mois de mai 1225, Falcon de Montgascon, seigneur de Montgascon et de Maringues, accorda, aux habitants de Maringues, une charte de franchises portant institution de quatre consuls et leur fixant les droits de Leyde.

Le grenier à sel
Ce grenier s’étendait jusqu’au-delà de Lezoux. Amable Coëffier en fut nommé receveur en 1552.

Le Prieuré
Etabli, vers 1050, par Saint Robert, fondateur de l’abbaye de La Chaise-Dieu, soumis à ce monastère, jusqu’à l’époque de sa suppression à la Révolution française, il eut d’abord un prieur et deux cloîtriers. En 1510 il y avait encore ces 3 moines. L’abbé de la Chaise Dieu, Hugues d’Anglars, vécut dans ce prieuré et y mourut et y fut enseveli en 1203. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, le visita en 1286. Il était sous le vocable de Notre Dame.

Avant 1789, Notre Dame était la patronne de la paroisse.
(Sources : Dictionnaire historique du Puy de Dôme)

Le seul chapiteau historié du rond-point : La guérison des lépreux.

A gauche : les dix lépreux.
A droite : un seul vient remercier.

Les mondes :

A gauche : le monde, l’acrobate
A droite : Annonce du Monde de Dieu : Les anges : Gabriel et Michel.

A gauche : Les vices vaincus : l’avarice
A droite : le paradis : tête en ronde-bosse. Yeux percés au trépan.

Au total, dans l’église : 38 chapiteaux sculptés présentent des thèmes iconographiques traditionnels en Auvergne.

Eglise Notre Dame

Eglise de style composite :
Matériau : Arkose pour la partie romane - Pierre de Volvic pour la partie gothique.

Modillons à copeaux (arkose)

Corbeaux et gargouille pierre de Volvic.

Emblèmes maçonniques et marques de tâcheron.

Entrée de la partie gothique et portail encadré de pinacles - Archivolte festonnée.

Le chevet est à peu près intact et le chœur n’a subi que peu de modifications.

Chevet Roman (arkose)

Église Notre-Dame

L’église de Maringues existe en 1050 à l’arrivée des moines de la Chaise-Dieu mais on ne sait pas quand elle avait été construite.
Elle était d’abord dédiée à Saint-Étienne puis a changé de vocable au 11ème. Les moines de la Chaise-Dieu venant à Maringues se sont installés dans un prieuré fondé par Robert de Turlande en 1050 et qui était situé entre l’église actuelle et la côte de la Vernelle au nord. Les moines vouant leur vie au culte de la Vierge Marie, l’église lui a été dédiée.

On sait qu’avant 1050 l’église comportait un porche surmonté d’un clocher ainsi qu’une nef. À partir de 1177 les moines agrandissent l’église. La nouvelle aura deux fonctions : priorale et paroissiale.
L’église a été modifiée à plusieurs reprises mais il reste de l’église romane, puis gothique, le porche à portail, la nef, le transept, le chœur à déambulatoire et les trois chapelles rayonnantes ainsi qu’une coupole hémisphérique.

Mobilier
Mise au tombeau (15ème)

Les saintes femmes

Chœur à déambulatoire.

Le rond-point
La chaire (noyer)

Statuaire

A gauche : Saint Jean-Baptiste de la Salle
A droite : Saint Vincent de Paul.

De gauche : Saint André avec sa croix en X.
A droite : Saint Crépinien, patron des cordonniers.

A gauche : Sainte Philomène.
A droite : ?

Au 19ème, le clocher actuel est édifiée (pierre de Volvic).

Géant de la Limagne : le clocher et sa flèche.

La confrérie des cordonniers possède un ornement du 17ème siècle qui a une certaine valeur.
L’église est actuellement en rénovation et on a découvert à l’intérieur des fresques du 11ème siècle.

Le bourg

Maringues est une ville ancienne occupant un site défensif, aux ruelles concentrées sur la hauteur que coiffe l’église.
Le bourg a conservé plusieurs logis des 15ème et 16ème siècles à pans de bois, corbeaux et consoles sculptés.

Encorbellement à décor en croix de Saint André.

On y utilise du pisé, très répandu en Limagne, et du bois en façade. Ces maisons marquent l’émergence d’une nouvelle classe sociale composée de riches bourgeois. Les maisons à pans de bois disparaissent à partir du 16ème, où on interdit leur construction pour des raisons de sécurité. Plusieurs d’entre elles sont inscrites ou classées Monuments Historiques.

Hôtel des ducs de Bouillon

Cet hôtel était propriété de la famille de La Tour d’Auvergne jusqu’en 1684, puis changea de propriétaire et fut donné à la ville en 1991. Il abrite aujourd’hui la médiathèque.
Sa construction remonte aux 15ème et 16ème siècles mais de nombreuses modifications (rhabillage de la façade) ont été apportées au 17ème siècle. La façade principale est en pierre de taille d’andésite ainsi que les encadrements des ouvertures et les chaînes d’angle. On peut voir au rez-de-chaussée une porte en plein cintre à bossage sculpté. Au-dessus d’un contrefort d’angle se trouve une tourelle ronde en encorbellement couverte par un dôme circulaire en pierre de taille d’andésite. Le dessous du culot est sculpté d’une tête d’angelot joufflu entre deux ailes.

Hôtel Grimadias ou Dumas de Vault

Cet hôtel particulier a été construit en 1782 pour la famille Grimardias de Vault par l’architecte Deval. La façade est en pierre de Volvic. L’intérieur est richement décoré.

La halle au blé

L’Allier étant très proche, le commerce s’est rapidement développé à Maringues. La halle est le pôle économique de la cité. La halle actuelle a été construite sur l’emplacement d’une halle du Moyen Âge détruite en 1848. Elle a été construite en 1855 sur un dessin de l’architecte clermontois Imbert et elle fut terminée en 1856. Elle est caractéristique des halles de cette époque, bâties en verre et en fer. La charpente est en métal et comporte une verrière ; une marquise est adossée à l’un des côtés.
À l’intérieur et à l’extérieur, plusieurs dates marquent les célébrations des centenaires et bicentenaires de la Révolution française. Une fresque inspirée de La Liberté guidant le peuple de Delacroix a été peinte par un artiste local, Louis Chauffour, en 1989.

Les tanneries

Il y avait jadis, à Maringues, un grand nombre de tanneries.les deux tiers des habitants étaient tanneurs ou chamoiseurs ; il y avait encore vingt-six tanneries en 1846 (à la même époque, Clermont-Ferrand n’en possédait que 11). Ce commerce se faisait surtout avec la ville de Lyon,

L’artisanat des tanneries étant prospère à Maringues, on peut encore voir aujourd’hui de nombreuses tanneries le long de la Morge. La plupart sont à l’abandon et en ruines mais deux d’entre elles ont été refaites.

L’existence des tanneries à Maringues est certaine depuis le XIIIe. Les tanneries de Maringues étaient en fait des mégisseries : on y traitait de petites peaux (moutons essentiellement). La dernière tannerie a fermé ses portes en 1920.

La Grande tannerie
La tannerie nommée « Grande tannerie » a été entièrement restaurée. Elle date des 16ème, 17ème siècles et fonctionna au moins jusqu’en 1879.

Elle s’élève sur quatre niveaux, comme la majorité des tanneries. Le premier niveau est appelé « rez-de-Morge » (du nom de la rivière) et sert à préparer les peaux (délainer, écharner, époiler…). Le second niveau est destiné à la préparation et au stockage des peaux et le troisième niveau est l’habitat de l’ouvrier tanneur. Le dernier niveau, souvent en bois, sert au séchage des peaux.

La Tannerie Grandval

Cette tannerie porte le nom d’un de ses propriétaires et fut probablement construite au 16ème. Elle a abrité un tanneur (dont on voit encore l’atelier et l’habitation), un cirier (dont on voit l’atelier également) et aujourd’hui le musée des tanneries.


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